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Modifications du Plan Local d’Urbanisme (PLU) : Les Malouins en quête d’équité

Juillet a débuté par des élus chahutés en gare de Saint-Malo. L’association OSONS ! protestait avec le réseau des Nez malouins contre les nuisances d’origine industrielle, en même temps que les opposants au ‘sémaphore’. Ce projet de tour était dévoilé en juin par un maire transformé pour l’occasion en facilitateur d’une opération privée. Tous se rejoignaient sur le manque de transparence et le mépris vis-à-vis de la population. Le souvenir du maire, président d’agglomération, traitant certains de ses concitoyens « de renifleurs » étaient dans les têtes … .

De bonnes raisons pour activer la vigilance des malouins qui ont alerté Osons! et ADN (Autour Des Nielles) sur les étranges modifications du PLU (31ème et 32ème), engagées, sans faire de bruit, durant l’été :

Modifications du Plan Local d’urbanisme

En effet, sur le port et dans les zones d’activité, ces modifications permettront à des bâtiments industriels d’atteindre des hauteurs de 25 m contre 13 ou 15 m aujourd’hui. C’est le cas, semble-t-il, à proximité immédiate des pavillons de la rue des Narcisses au bas de la Guymauvière. Et pour ne pas rassurer les Nez malouins, les cheminées pourront également atteindre 25m pour des besoins de mise aux normes (lesquelles ?). Plus haut encore, les 35m du projet de musée maritime en sont également le sujet. Le plus étrange est peut-être que l’ivresse des hauteurs et du béton qui s’est emparée de nos décideurs semble parfois plus clémente dans certains secteurs en créant des cocons de verdure à l’abri des regards, de quoi faire enrager les riverains des Nielles et du jardin de La Louisiane.

 Le 17 août 2017 à 20h

  À la maison de quartier de la Madeleine, 24 avenue des comptoirs

Les associations OSONS! et ADN prennent l’initiative de parler

des 31ème et 32ème modifications du PLU.

 

Le mouvement social sur la côte d’Emeraude au temps du Front Populaire

Le mouvement social sur la côte d’Emeraude au temps du Front Populaire

L’histoAff Ft Popurien Antoine PROST a écrit:

« Si nous voulons être les acteurs responsables de notre propre avenir, nous avons d’abord un devoir d’histoire ». 

 

Comment ne pas adhérer à cette formule lorsque l’on regarde en parallèle la France des années 1930 et la situation politique et sociale d’aujourd’hui. En ces semaines où est évoqué le quatre-vingtième anniversaire du Front Populaire,  le miroir de l’histoire nous renvoie certains éléments de notre actualité telles que :

  • la tension internationale et les conflits sanglants à proximité et à l’intérieur de l’Europe,
  • la progression des courants et des thèmes de l’extrême-droite (xénophobie, racisme….)
  • le discrédit qui submerge les castes et les institutions politiques, compromises dans nombre de scandales financiers, affairistes..ou convaincu de faire preuve d’autoritarisme ou d’enfreindre leurs propres règles démocratiques.

Aussi, nous a-t-il paru utile de proposer une conférence-débat sur le thème du Front Populaire de manière à réévoquer les thématiques de cette période singulière de notre histoire, lesquelles permettent d’éclairer notre présent.

Toutefois, nous avons choisi d’inscrire cette évocation et ce débat sous un angle et dans une problématique locale, tant il s’avère qu’aucune étude historique n’a examiné les conditions dans lesquelles les populations de notre région malouine ont vécu et traversé la période du Front Populaire.

Les recherches historiques inédites de notre camarade Daniel BOUFFORT constituent le support d’un travail mémoriel, utile pour découvrir ou redécouvrir que notre territoire, sans un être « un bastion du mouvement ouvrier organisé » n’en fut pas moins très concerné par le mouvement social qui secoua le pays pendant toute la période qui va de février 1934 jusqu’aux prémices du second conflit mondial.

Sans doute quelques enseignements à méditer pour les combats d’aujourd’hui…

Entrée libre

Le mouvement social sur la côte d’Emeraude au temps du Front Populaire

Maerl et sable, des fonds marins aux entrepôts !

Notre flyer

Télécharger (PDF, 575KB)

Quels sont les poids respectifs de l’environnement et d’une certaine industrie ? La COP21, le nucléaire, le réchauffement climatique apparaissent comme des enjeux hors d’échelle pour le citoyen. Mais lorsque les questions d’atteinte à l’environnement se posent à notre porte, peut-on rester ignorants, insensibles, inactifs ?

L’exploitation du maerl est très ancienne. En 2007, on estime que son industrialisation provoque une extraction 100 fois supérieure au renouvellement de l’espèce. 8 des 20 bancs de Bretagne avaient déjà disparu, principalement autour de Saint-Malo. Depuis, le maerl a été reconnu comme habitat à haute valeur écologique, son extraction est progressivement interdite.

Aujourd’hui les sables coquilliers remplacent le maerl et aiguisent les appétits, particulièrement en baie de Lannion. Malgré les mêmes risques environnementaux, le gouvernement (Macron) a délivré le14/09/2015 de nouveaux droits d’exploitation de 250.000 tonnes par an à la CAN (TIMAC). Trois mois plus tard, avec la même logique, le rejet de boues rouges est autorisé en méditerranée.

Le 23 avril 2016 à la Maison des associations à Saint-Malo à 17h, Yves-Marie Le Lay*, vient nous parler de ce combat contre l’extraction en mer et des atteintes irréversibles à la biodiversité qu’elle provoque.

Cette réunion est co-organisée par OSONS! et l’ACEQV.

*ancien professeur de philosophie et militant engagé depuis les années 1970 pour protéger l’environnement, président de Sauvegarde du Trégor , co-auteur de “Les marées vertes tuent aussi !  le scandale sanitaire”.

Pour compléter votre information

Le dernier article du site indépendant BASTAMAG.NET

http://www.bastamag.net/Les-extractions-de-sable-marin-menacent-elles-les-cotes

Conférence le 23 avril 2016 – Maerl et sable, des fonds marins aux entrepôts

Report de la conférence avec Anne Lambert sur l’immobilier

En raison d’un petit accident Anne Lambert ne pourra être présente le 8 avril, la conférence est reportée avant les congés d’été.

Anntous propriétairese Lambert est sociologue, elle nous présentera son essai-enquête sur le “logement et la propriété”
Depuis les années 70, les politiques publiques se détournent de l’habitat social pour favoriser l’accession à la propriété. Réservé initialement aux classes moyennes, le nouveau principe de propriété s’est transformé en dogme politique étendu aux plus modestes sur le mode du pavillon. Le prix à payer est dévastateur, endettement, consommation des terres agricoles, éloignement de la ville en fonction des revenus, poids social du chômage sur les femmes et ségrégation ethnique. Anne Lambert montre que la composition sociale des nouveaux lotissements est proche de celle des grands ensembles de première génération. L’habitat périurbain présenterait les caractéristiques d’un « HLM à plat », a-t-il les mêmes buts et les mêmes conséquences ?

Conférence débat : Ouest-France et la question coloniale

Conférence débat : Ouest-France et la question coloniale

affichetteThouroudeL’accession à l’indépendance, à partir de 1945, des pays et des peuples d’Afrique et d’Asie colonisés par les puissances occidentales est un phénomène majeur de l’histoire du monde, dont toutes les conséquences sont encore loin d’être purgées. La colonisation fut brutale et la décolonisation ne se fit souvent qu’au prix de conflits longs et tragiques, sauf lorsque des puissances impériales se résolurent à accepter une transition pacifique vers l’indépendance.

La quatrième République française (1946-1958) décida de transformer l’Empire colonial français en Union française en 1945, dans le but avoué de conserver sa domination sur ses possessions outre-mer. 17 années plus tard, en 1962, l’Empire, à l’exception de quelques confettis, n’existait plus.

Dans son livre, Ouest-France et la question coloniale : 1945-1962, Justice et liberté ?, Jacques Thouroude analyse comment le premier quotidien régional français, de tendance démocrate chrétienne, aborda dans ses colonnes la question coloniale au cours de ces deux décennies. La devise du journal, Justice et Liberté, est rappelée quotidiennement sous son titre. Mais Ouest-France se fit-il le porteur ou se démarqua-t-il de l’idéologie coloniale qui imprégnait la société fran­çaise de l’époque ? Joua-t-il pleinement son rôle d’information ? Participa-t-il, et de quelle manière, aux graves débats qui marquèrent ces années à propos des méthodes de guerre mises en oeuvre par l’armée fran­çaise et de l’usage de a torture ? Pour le dire en une seule phrase, défendit-il la Justice et la Liberté ?

Rappelant que depuis 1945, le quotidien Ouest-France était déjà installé comme média en position dominante sur l’ensemble du grand ouest, le livre de Jacques Thouroude permet d’engager le débat à la fois sur la problématique historique de la colonisation/décolonisation et sur le rôle d’un média sur la formation et l’évolution de l’opinion régionale.

Deux thèmes, qui n’en doutons pas, font écho à des thématiques bien actuelles.

Jacques Thouroude sera l’invité d’Osons !, présentera son livre et animera le débat

Vendredi 4 mars à 20h,

à la mairie annexe de Paramé.

Entrée libre

OF

Ouest-France et la question coloniale

 

Gratuité des transports : Une belle idée à construire

Gratuité des transports : Une belle idée à construire

DSC08840 Vendredi 12 février, en invitant Maglali Giovannangéli (ancienne présidente de la Communauté d’Agglomération d’Aubagne), nous avons remis sur le métier le projet que certain-es d’entre nous avaient soutenu lors de campagne municipale de 2014, la gratuité des transports publics. Nul doute que nous sortons de cette conférence rassérénés, tellement ce projet – à l’exemple de ce qui a été mis en place à Aubagne….et dans bien d’autres villes, de sensibilités politiques très diverses – est loin d’être une utopie et est tout à fait à portée….à condition d’en avoir la volonté politique.

Dans le contexte local actuel, marqué par la polémique sur le stationnement payant à Saint-Malo ville, le thème de  gratuité des transports publics est une alternative, qui – par ailleurs – aurait l’avantage de réactiver le commerce à Saint-Servan et Paramé . Il nous appartient de faire progresser encore cette idée dans l’opinion.

Voyageurs sans ticket, Liberté, Egalité, Gratuité

12 février 2016 : OSONS! vous invite à voyager sans ticket

12 février 2016 : OSONS! vous invite à voyager sans ticket

51IzU9YLvML._SX328_BO1,204,203,200_21 Communes ou Agglomération françaises ont instauré la gratuité des transports publics, 2 autres se sont engagées à le faire. Ces Communes ou Agglomérations sont de toutes tendances politiques. Les résultats sont spectaculaires en terme de fréquentation des transports en commun.

Faire du transport public un bien commun au profit de la liberté de déplacement, cette idée qui fait son chemin a fait débat lors des dernières élections municipales.

Qui paye ? Les impôts augmentent-ils ? Nous lançons ce débat, qui mérite une étude approfondie. Une première indication cependant, les usagers paient de l’ordre de 1,4 million d’euros pour se déplacer et les communes se partagent chaque année, sans condition, 1,8 millions provenant de l’agglomération, donc des impôts perçus non justifiés par l’une de ses compétences ?

  • Accéder facilement aux services publics, aux services d’aide, à l’hôpital quels que soient ses revenus, c’est le volet social du transport collectif.
  • Diminuer le nombre de voitures et la pollution, c’est le volet écologique du transport collectif
  • Permettre à tous le déplacement facile, c’est contribuer à l’un des droits fondamentaux et à l’émancipation de tous.

Pour en savoir plus, tous les habitants de la côte d’Emeraude sont invités à rencontrer Magali Giovannangeli instigatrice de la gratuité du transport à Aubagne et co-auteure du livre « Voyageurs sans ticket, Liberté, égalité, gratuité ». Le vendredi 12 février 2016 à 20 h à la Maison des associations 35 rue Ernest Renan à Saint-Malo

Vous pourrez vous procurer sur place le livre de Magali Giovannangeli et Jean-Louis Sagot-Duvauroux

OSONS !

Voyageurs sans ticket, Liberté, Egalité, Gratuité

Après les élections du 20 décembre 2015 en Espagne, l’analyse d’Alberto Serrano

Après les élections du 20 décembre 2015 en Espagne, l’analyse d’Alberto Serrano
Alberto SERRANO au micro lors de notre conférence du 18 avril 2015

Alberto SERRANO au micro lors de notre conférence du 18 avril 2015

Αlberto SERRANO était venu à Saint-Malo en avril dernier, répondant à l’invitation d’OSONS!.

Une soirée, un débat avec Syriza et Podemos

Il publie dans ReSPUBLICA, Le journal de gauche, républicain, laïque et socialune analyse de la situation en Espagne, suite aux élections législatives du 20 décembre. Certes, certaines de ses appréciations mériteront un débat approfondi. Mais, n’est-ce pas notre rôle de les relayer afin de tirer les enseignements pour nos combats, des évolutions en cours dans l’état espagnol.

Espagne : enfin l’instabilité ! Après les élections du 20 décembre 2015

mardi 22 décembre 2015

tin du 20 décembre 2015 a bien eu le caractère historique qu’on lui pressentait, pour l’Espagne mais aussi pour l’Europe. 40 ans après la mort du grand criminel Franco et de ce qu’on appela alors la « Transition », par laquelle l’Espagne se débarrassait de la dernière dictature fasciste européenne (après la Grèce et le Portugal), ces élections ouvrent une phase d’importants bouleversements politiques. Pablo Iglesias – secrétaire général de Podemos – l’appelle une Nouvelle Transition.

Depuis 1982, le parti socialiste PSOE – colonne vertébrale du régime né de la Constitution de 1978 – et le grand parti de droite PP (nommé AP au début) ont alterné au pouvoir central, avec l’appoint au parlement des partis nationalistes indépendantistes basque et catalan qui obtenaient en contrepartie une totale impunité pour gérer voire mettre en coupe réglée ces territoires – notamment le très corrompu parti nationaliste catalan CDC (la corruption n’est pas un phénomène isolé ou une sorte de plaie inévitable, Podemos la dénonce comme étant un lubrifiant essentiel de tout le système politique espagnol).
PP et PSOE ont toujours additionné à eux deux 80 % des suffrages, ne laissant aux autres que des miettes et une place accessoire. C’était cela, la fameuse stabilité si indispensable aux « marchés » et si regrettée sur ce ton anxieux que prennent les journalistes français depuis dimanche : une alternance entre frères ennemis, passant de ministres à administrateurs de grandes banques et entreprises, mettant l’État espagnol au service de la finance et des rois du béton.
Quatre ans plus tard, PP et PSOE n’additionnent plus que 50 % des voix et ont perdu des millions de suffrages, dans un scrutin marqué par une forte hausse de la participation. La « stabilité » qui confisquait la démocratie c’est fini, pas de regrets !

L’austérité ne passe pas

Après sa réélection en 2008, le président du gouvernement socialiste Zapatero renonçait à la politique promise à ses électeurs pour appliquer le mémorandum d’austérité de la troïka aux ordres de Merkel – Commission européenne/FMI/BCE – allant jusqu’à voter avec le PP une réforme express de la Constitution qui donne la primauté au paiement de la dette avant toute autre dépense de l’État.

La cure d’austérité et d’ultralibéralisme a précipité le PSOE dans une défaite historique en 2011 : 29% et 110 députés, son plus mauvais score depuis 1978, le PP emportant la majorité absolue avec 45% et 186 députés. Les deux partis dominants réunissaient encore près de 75% des suffrages.

Ce 20 décembre, avec 22 % et 91 députés – soit 1,5 millions de voix perdues et 20 députés de moins qu’en 2011, le PSOE frôle de peu le cauchemar des marchés : il se trouve quasiment à égalité avec Podemos (20,7 %) et à deux doigts de devenir la troisième force politique. Le PSOE a été emporté par son adhésion docile à ce que Juan-Carlos Monedero, fondateur de Podemos, a pu qualifier « d’austéricide » (mettant un accent sur l’aspect mortifère de cette politique et la distinguant d’une austérité qui serait prise au sens de non gâchis des ressources et de non course effrénée au profit). Les socialistes espagnols sont bien sur la pente du PASOK grec (et sans aucun doute du PS français) : ils ont fait leur plus mauvais résultat depuis 1977.

Le parti au pouvoir, PP, prend aussi une raclée ce 20 décembre : il perd 3,7 millions de voix et passe de 44 % – avec majorité absolue au parlement – à 29 % et 123 députés, perdant 63 sièges. Ce résultat, le plus mauvais depuis 1989, maintient le PP au rang de premier parti, mais dans une position qui le met en très grande difficulté pour garder le pouvoir.

Il faut noter que le PP obtient ce résultat avec un déploiement inédit de propagande, la radio-télévision publique ayant été ouvertement annexée à son service pour taire la gravité de la situation sociale et économique et cacher l’ampleur colossale de sa corruption (dont le coût a été estimé par un groupe d’économistes à 48 milliards d’euros !), tout en étouffant le mouvement social grâce à l’application d’une loi ultra-répressive votée par lui seule et entrée en vigueur en juin dernier.

L’explosion Podemos

PP et PSOE croisent dans leur descente sur piste rouge la nouvelle force progressiste : Podemos. En moins de deux ans, depuis son lancement en février 2014 (devenant parti politique en novembre 2014) Podemos est passé de 8 % aux européennes de mai 2014 à 14 % aux régionales de mai 2015 puis à 21 % et 5,2 millions de suffrages ce 20 décembre.
Merkel a raison de faire la grimace, comme on a pu le voir dans une vidéo récente où le chef du gouvernement espagnol Rajoy l’informait des sondages en sa possession : Podemos suit la pente ascendante de Syriza, et à la même vitesse (sachant que la Grèce et l’Espagne sont dans des situations assez différentes et que Podemos n’est pas la réplique de Syriza).
Dès après les élections européennes, les gouvernants, sentant le danger, avaient pourtant pris des mesures fortes :

  • Abdication du vieux roi Juan-Carlos – totalement lessivé par le scandale de corruption impliquant sa fille et par les révélations sur son train de vie – pour le remplacer par le jeune et fringant Felipe à l’image plus moderne.
  • Remplacement du secrétaire général du PSOE, là encore par un jeune et très photogénique dirigeant, Pedro Sanchez.
  • Déchaînement, à partir de janvier 2015, d’une campagne médiatique outrancière pour tenter de salir les dirigeants de Podemos, avec multiplication des unes pleine page les plus grossières inventant des scandales bidon, tous éventés mais démentis seulement en petit caractère en pages intérieures et au milieu du mois d’août. Mention spéciale au quotidien soi-disant « de référence » et « de gauche » El Pais, fleuron du groupe PRISA, dont les articles sur Podemos semblaient tout droit sortis d’un tabloïd anglais. Le but de cette opération était de ternir à tout prix l’image de propreté de Podemos, qui contrastait avec les tâches de corruption indélébiles portées par le PP mais aussi le PSOE ou encore le parti nationaliste catalan au pouvoir à Barcelone. Cette campagne a réussi à déstabiliser un temps la direction de Podemos, poussant notamment l’un de ses fondateurs, Juan-Carlos Monedero, très attaqué, à la démission de son poste de dirigeant.
  • Montée en pression du défi indépendantiste catalan, utilisé par la droite corrompue catalane nationaliste pour se maintenir au pouvoir au prix d’une fuite en avant irresponsable, et utilisé par le PP mais aussi le PSOE pour appeler les Espagnols à resserrer les rangs face au danger de rupture de l’intégrité de l’Espagne – essayant ainsi de faire oublier leur faillite sur le plan social et économique.
  • Mise sur orbite d’un « Podemos de droite » selon le vœu d’Emilio Botin, président (aujourd’hui décédé) de la banque Santander et véritable parrain du patronat et du pouvoir financier en Espagne. C’est ainsi que le parti « Ciudadanos », créé en 2007 en Catalogne par le jeune et photogénique Albert Rivera (sur sa première affiche de campagne il s’exhibait nu avec ses mains sur son sexe pour tout vêtement), a commencé à bénéficier d’une couverture médiatique extraordinaire et de sondages lui prédisant un succès fulgurant en même temps qu’ils prédisaient l’effondrement de Podemos.

Ciudadanos a réalisé une performance remarquable, devenant la quatrième force politique espagnole avec 3,5 millions de voix et 40 députés. Toutefois, cette position est loin des perspectives que lui octroyaient tous les sondages et que lui souhaitaient les grands médias, les milieux financiers et les dirigeants libéraux européens : Ciudadanos a vocation à récupérer les voix perdues par le PP en se présentant comme le parti de rechange propre et neuf, et canaliser le désir de renouvellement des Espagnols en marginalisant Podemos, stigmatisé en parti extrémiste et pas sérieux.

La gauche « de gauche » espagnole : naufrage de la vieillesse

Pourtant, les efforts du pouvoir médiatique et des forces conservatrices ont pu bénéficier de l’appoint des organisations anciennes de gauche : à la tête de Izquierda unida, les vieux apparatchiks usés de ce qu’il reste des lambeaux du parti communiste espagnol ont d’abord lancé en juin dernier une campagne (appuyée par… El Pais !) pour exiger de Podemos une union de la gauche. Puis ils ont torpillé l’accord que leur candidat, le jeune Alberto Garzon, avait trouvé avec Pablo Iglesias pour aller ensemble aux élections (les organisations de IU en Catalogne et en Galice se sont tout de même intégrées aux candidatures de Podemos).

Ainsi, IU perd, le 20 décembre, 760 000 voix, passant de 7 % à 3,7 % et de 11 à 2 députés. Alberto Garzon, selon le bon vieux principe stalinien, a fait campagne en tenant le discours inverse de ce qu’il pense, dicté par les vieux propriétaires du parti, ne faisant qu’attaquer Podemos en le qualifiant de traître et de droite – car se donner les moyens politiques de gagner c’est forcément devenir traître et de droite, bonjour le fatalisme.
Si IU avait accepté l’accord Garzon/Iglesias trouvé en septembre, aujourd’hui les communistes auraient une dizaine de députés de plus, le PSOE serait troisième force politique et Pablo Iglesias pourrait revendiquer la direction du gouvernement.

Tournant le dos à l’héritage anti-stalinien et eurocommuniste du parti communiste d’Espagne des années 60 et 70, à rebours de la dimension politique de ses anciens dirigeants Santiago Carrillo et Dolorès Ibarruri « La Pasionaria » dans la lutte contre le franquisme puis dans le compromis historique de 1978, voici donc le vieux PCE dans le même rôle minable que le très stalinien parti communiste grec KKE contre Syriza : une béquille des forces du capital contre tout changement.

Podemos, le souffle du changement

Mais le souffle du changement est puissant en Espagne : il se nourrit de la révolte citoyenne du mouvement des indignés de 2011, que Podemos transfigure sur le terrain de la dispute du pouvoir politique. Il se nourrit de l’ampleur des mouvements populaires mais aussi de la rébellion citoyenne la plus large, dont on peut voir les symptômes avec les candidatures dans les listes Podemos des juges anti-corruption et de rien moins que l’ancien chef d’État-Major des armées espagnoles. Il se nourrit de l’engagement enthousiaste dans l’action politique, à partir du mouvement des indignés, d’une grande partie la jeunesse du pays.

L’opération Ciudadanos et la campagne médiatique intense présentant Podemos comme un phénomène de mode à bout de souffle n’ont pas permis d’endiguer la déferlante du mouvement populaire : Podemos, donné à 24 % en janvier 2015 puis à 13% en novembre dans les sondages, est bien la force montante du renouvellement politique en Espagne, et son fondateur et dirigeant Pablo Iglesias est clairement positionné comme aspirant sérieux à la présidence du gouvernement dans un très proche avenir.

Les meetings de Podemos ont connu un succès débordant toute prévision, ils ont été investis par un public massivement issu des milieux populaires, aux antipodes de la caricature de Podemos comme ne représentant qu’une élite intellectuelle universitaire.
Le vote pour Podemos, tout en couvrant tout le territoire espagnol, est le plus fort dans les quartiers populaires et dans la jeunesse. Podemos gagne les élections en Catalogne – dans une coalition conduite par la mairesse de Barcelone Ada Colau, une des grandes figures nouvelles de la politique espagnole – et en Euskadi (Pays basque) cette fois directement sous son nom. C’est en soi un séisme électoral et politique pour l’Espagne.

Podemos supplante le PSOE ou le PP comme deuxième force dans pratiquement toutes les autres régions, à l’exception de l’Andalousie. Dans cette région, la plus grande d’Espagne et la clef pour la première place au niveau du pays, Podemos aura souffert de sa division interne. La direction andalouse, dominée par le courant « anticapitaliste », a ouvertement milité contre Iglesias et combattu la composition des candidatures durant toute la pré-campagne ; puis elle a mené une « drôle de campagne », la secrétaire générale s’absentant de meetings importants. L’attitude des dirigeants andalous, faisant des socialistes leur ennemi numéro un au parlement régional, à rebours de la direction nationale qui désigne bien le PP comme l’adversaire, aura peut-être fait manquer à Podemos, pour le moment, la place qu’il mérite en Andalousie et la deuxième place ce 20 décembre.

Le PP, bien que conservant la première place, est dans l’impossibilité de former le gouvernement. Il pensait pouvoir compter sur Ciudadanos, mais ce parti n’a pas fait les résultats espérés par l’establishment, malgré la campagne outrancière du pouvoir médiatique en sa faveur et malgré le talent de son jeune, beau, ambitieux mais très opportuniste dirigeant.

Quel gouvernement ?

Pour gouverner, le PP a besoin de la « Grande coalition », la même que celle que conduit Merkel en Allemagne, avec les socialistes. La pression sur le PSOE est colossale : l’ancien secrétaire général Felipe Gonzalez, le groupe PRISA, l’internationale socialiste, tout l’appareil européen, le patronat, les pouvoirs financiers, etc.

Le secrétaire général du PSOE, Pedro Sanchez, avait été poussé à ce poste à l’été 2014 par l’appareil de son parti, pour contrer l’aspirant Eduardo Madina, jugé trop à gauche. Mais il a passé en mai dernier un accord avec Podemos, permettant l’avènement des municipalités progressistes à Madrid, Barcelone, Cadiz, Saragosse, Valence, La Corogne, et la majorité des grandes villes espagnoles.
Sanchez sait très bien que la grande coalition signifie la « pasokisation » du PSOE, c’est-à-dire sa marginalisation au rang de petit parti d’appoint, et sûrement son éviction du poste de secrétaire général. Il a encore le choix d’imiter son homologue portugais, qui vient de prendre la tête du deuxième gouvernement anti-austérité en Europe – après Syriza en Grèce. Le scénario portugais apparaît comme tout à fait possible en Espagne.

Au centre, il y a Podemos – mais de quoi « centre » est-il le nom ?

Pablo Iglesias a été très clair : Podemos fera tout pour empêcher l’installation d’un nouveau gouvernement dirigé par le PP en Espagne. En même temps, Iglesias considère que « tout le monde va devoir parler avec tout le monde », pour trouver ce qu’il appelle lui-même – reprenant telle quelle l’expression d’Enrico Berlinguer – un « compromis historique » pour une nouvelle transition en Espagne.

Podemos réclame une réforme électorale (le système actuel privilégie à outrance les deux partis dominants) et veut faire passer dans la Constitution de nouveaux droits démocratiques et sociaux, des garanties pour l’indépendance de la Justice (bien mise à mal par les partis gangrenés par la corruption), l’interdiction des « portes tournantes » qui installent une dépendance des gouvernants envers les grands groupes privés. Podemos propose un nouveau projet national, partagé par tous les peuples d’Espagne et reconnaissant pour cela le caractère plurinational du pays et le droit du peuple catalan à décider de la place de la Catalogne en Espagne par référendum – les trois autres partis s’opposent au référendum.

Et voici l’élément crucial du nouveau panorama politique : même si Pablo Iglesias ne dirige pas le nouveau gouvernement, c’est bien Podemos qui est en position de fixer l’ordre du jour et l’agenda politique de cette législature.
Aujourd’hui, Podemos est au centre du jeu politique. La recherche de cette fameuse position au centre du jeu a été systématiquement caricaturée en recherche du « centrisme » par les médias mais aussi par une grande partie des milieux militants de gauche et d’extrême-gauche. Tout en revendiquant son ancrage progressiste, Podemos refuse de se laisser assigner une place à gauche ou à l’extrême-gauche, la majeure partie du peuple que Podemos entend rassembler ne se référant plus très bien voire plus du tout à cette topique.
Podemos est exactement là où les fondateurs de ce parti voulaient se trouver, validant ainsi la stratégie conçue et déployée par Iglesias malgré les cris d’orfraie de plusieurs « intellectuels-de-gauche » (AOP) et de milieux radicaux et se croyant « révolutionnaires »

C’est la victoire stratégique la plus importante et la plus voyante au soir de ce 20 décembre. Inspirés par Gramsci, « élèves » de Mouffe et Laclau qui leur ont fourni en quelque sorte une doctrine gramscienne pour la bataille politique et culturelle d’aujourd’hui, et désormais inspirés par l’approche et le style de Berlinguer dans un panorama politique « à l’italienne », les dirigeants de Podemos ont démontré leur intelligence et leur courage ; ils montrent aujourd’hui qu’ils ont appris vite et gagné en talent et capacités tactiques depuis leur pari audacieux voire un peu fou de janvier 2014.

Ils vont changer l’Espagne et l’Europe. Ça commence aujourd’hui.

Annulation

Annulation

Les algues vertes ne tuent-elles
que les chevaux et les sangliers?

modif affiche fin algueverte

Conférence débat

le 26 septembre 2015

à 17 h à la mairie de Paramé :

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En raison de l’autorisation donnée par le ministre Macron pour l’extraction de sable en baie de Lannion les nimateurs de ce débat sont mobilisés en dernière minute pour une réunion .

Extraction de sable coquillier. Réunion publique et pétition

© Le Télégramme – Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/lannion/extraction-de-sable-coquillier-reunion-publique-et-petition-23-09-2015-10784327.php

Extraction de sable coquillier. Réunion publique et pétition 23 septembre 2015 Dans un communiqué, le collectif Le peuple des dunes en Trégor réagit sur l’autorisation d’extraction du sable coquillier en baie de Lannion : « Le ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique vient d’autoriser l’extraction de sable en baie de Lannion. Cette décision est une erreur économique et politique. C’est aussi une catastrophe écologique. Et surtout un déni de démocratie. Les mesures d’accompagnement prévues au décret sont des attrape-nigauds. La concertation est une mascarade. La réduction des périodes et des zones d’extraction ne change rien aux dommages écologiques exorbitants et irréversibles. Le comité de suivi qui sera installé, sans autorité, sera un leurre. La preuve nous est apportée par les extractions déjà en cours en baie de Saint-Brieuc ». Pour ce collectif, le gouvernement a tranché sans « entendre ses propres élus » et « sur des documents qu’il sait biaisés ». Il a prévu de continuer son « combat contre ce mauvais dossier et cette mauvaise décision par tous les moyens légaux, la justice, la rue… Restez mobilisés. Manifestez votre opposition en signant la pétition nationale sur Avaaz.org ou change.org ». Le collectif Le peuple des dunes en Trégor organisera une réunion publique, samedi, à 14 h 30, à la salle polyvalente de Trédrez-Locquémeau.

Une soirée, un débat avec Syriza et Podemos

Une soirée, un débat avec Syriza et Podemos

OSONS! avait choisi ce samedi 18 avril de proposer une lecture de l’actualité politique et des mobilisations qui animent présentement les peuples du sud de l’Europe, en invitant des représentants des organisations de la gauche radicale grecque et espagnole, Syriza et Podemos.POD SYRIZA Albert Marco Nikos

Plus de 120 personnes nous ont donné raison d’avoir voulu “dépayser” notre réflexion pour comprendre, prendre en compte et tirer parti de l’expérience de ces mouvements qui affrontent en pratique les diktats de la troïka européenne ou portent avec enthousiasme…et succès la contestation des dogmes néo-libéraux.

Pendant plus de deux heures, Nikos, Albert et Marcos ont exposé les problématiques et les challenges auxquels sont confrontés leurs partis, répondant volontiers aux nombreuses questions d’un public chaleureux.

POD SYRIZA vue salleEn fin de réunion, Nikos lançait un appel à la solidarité avec le peuple grec qui a plus que jamais besoin du soutien du peuple et de la gauche française et européenne. Nul doute qu’OSONS! s’emploiera à relayer, à organiser et à concrétiser cette demande.

Pour poursuivre la conférence de Laurent Mauduit, un article de Médiapart …

Le gouvernement s’aplatit toujours plus devant le patronat

09 AVRIL 2015 |  PAR LAURENT MAUDUIT

Le gouvernement cède tout au Medef. Après avoir offert 42 milliards d’euros aux entreprises, Manuel Valls ajoute encore 2,5 milliards, soi-disant pour stimuler l’investissement. Et quand Vivarte supprime 1 600 emplois tout en signant un chèque de départ de 3 millions d’euros à son PDG, Emmanuel Macron prétend que l’État est impuissant.

Ce sont deux actualités qui en apparence n’ont aucune relation entre elles. La première a trait à la politique économique du gouvernement : celui-ci vient d’annoncer un nouveau et substantiel coup de pouce fiscal en faveur de l’investissement des entreprises, pour un montant total de 2,5 milliards d’euros. La seconde concerne le groupe Vivarte : il vient d’annoncer la suppression de 1 600 emplois et a remis, peu avant, un chèque de plus de 3 millions d’euros à son PDG, lors de son récent départ. Entre les deux histoires, pas de lien. Juste une coïncidence de l’actualité, rien de plus…

Sauf qu’en y regardant de plus près, on a tôt fait de s’apercevoir qu’il y a une relation très forte entre ces deux nouvelles : si un groupe comme Vivarte peut se permettre, avec morgue, d’annoncer un violent plan social alors qu’il vient d’offrir un tas d’or au PDG qui vient d’être écarté, c’est que le gouvernement ne cesse de multiplier les cadeaux fiscaux et sociaux en faveur du patronat et qu’il ne lui demande absolument rien en retour, ni engagement sur l’emploi, ni sur les investissements, ni même un peu de retenue dans sa boulimie de rémunérations excessives. Il n’y a pas d’autre raison aux comportements d’avidité que révèle le groupe Vivarte : par sa politique conciliante avec les milieux d’affaires – beaucoup plus conciliante encore que sous Nicolas Sarkozy –, c’est le gouvernement lui-même qui encourage et alimente ces très choquants excès. Et il n’est pas difficile d’en administrer la preuve.

Reprenons plus en détail nos deux histoires, pour vérifier que l’une est le prolongement de l’autre…

Durant la campagne présidentielle, François Hollande avait critiqué Nicolas Sarkozy au motif que, reprenant les propositions de plusieurs officines patronales, dont l’institut Montaigne et l’Institut de l’entreprise, le chef de l’État sortant proposait de mettre en œuvre un « choc de compétitivité » en faveur des entreprises, pour leur apporter des allègements de cotisations sociales ou fiscales de l’ordre de 30 milliards d’euros. À l’époque, le candidat socialiste avait estimé que la mesure était inopportune dans son principe comme dans ses modalités.

Or, cette mesure concoctée par le patronat et défendue par Nicolas Sarkozy est devenue la clef de voûte de la politique économique de… François Hollande ! (Lire Compétitivité : Gallois plagie le patronat avec l’aide de l’UMP.) Pis que cela ! Au fil des mois – et des coups de gueule du Medef qui, trop content, en a demandé toujours plus ! –, François Hollande a finalement relevé à 42 milliards d’euros le montant de ce « choc de compétitivité », rebaptisé par abus de langage « pacte de responsabilité ». Près de 42 milliards d’euros : une somme affolante, sans laquelle la France n’aurait jamais été assujettie à un plan d’austérité…

À l’époque, quand le dispositif a été soumis au Parlement, de très nombreuses voix se sont élevées – notamment celles des députés « frondeurs » du parti socialiste, qui ont commencé à se faire entendre sur ce premier sujet – pour faire valoir que cette fortune serait dépensée en pure perte, et qu’elle ne stimulerait ni l’investissement ni l’emploi, qui étaient la justification officielle de la réforme. Les mêmes ont fait valoir que l’argent, prélevé dans la poche des Français sous la forme du gel des rémunérations publiques ou de la hausse de la TVA, ne générerait quasiment que des effets d’aubaine. En clair, beaucoup de parlementaires et tout autant d’experts ont sonné l’alerte : attention ! la mesure gonflera peut-être les profits des grands groupes, voire les dividendes servis à leurs actionnaires, mais ne fera le jeu ni de l’emploi ni des investissements (lire Le choc de compétitivité stimulera d’abord les profits).

Lors de la bataille gouvernementale, beaucoup de parlementaires ont donc émis le souhait qu’à tout le moins, le montant des cadeaux fiscaux et sociaux apportés aux entreprises soit abaissé et surtout qu’ils ne soient consentis qu’en contrepartie d’engagements des entreprises bénéficiaires. Précisément, des engagements en matière d’emploi et d’investissement. Mais de cela, le pouvoir socialiste n’a pas voulu entendre parler. Conduisant non pas une politique social-libérale, supposée assise sur des engagements réciproques des acteurs de la vie économique, mais une politique néolibérale, il a refusé : les 42 milliards d’euros ont été consentis sans la moindre contrepartie.

Et ils ont suscité exactement les effets annoncés : les effets d’aubaine ont été massifs pour les entreprises. Mais les effets sur l’emploi ont été nuls ou dérisoires (lire Une reprise économique en trompe-l’œil). Et l’investissement des entreprises est toujours aussi raplapla !

Dès lors, on comprend mieux dans quelle logique vicieuse le gouvernement se trouve aspiré. Comme il sait que cette somme historique de 42 milliards d’euros a été dépensée en pure perte – sauf pour les actionnaires des grands groupes –, il se sent dans l’obligation de prendre encore une nouvelle mesure pour stimuler… l’investissement ! Arroser le sable, encore et toujours…

D’où cette disposition révélée mercredi par Manuel Valls : le gouvernement a annoncé une baisse fiscale de 2,5 milliards d’euros sur cinq ans pour les entreprises qui font l’acquisition d’équipements industriels, lesquels ouvriront droit à un système de « suramortissement ». On peut télécharger ici le document officiel qui détaille le dispositif, ainsi que d’autres mesures complémentaires.

Cette annonce fonctionne comme un révélateur : à sa façon, le gouvernement admet que les 42 milliards d’euros ont été dépensés en pure perte et qu’ils n’ont en tout cas pas servi, contrairement à ce qui avait été annoncé, à stimuler l’investissement.

Ce constat de bon sens, il n’y a d’ailleurs pas que les détracteurs du gouvernement ou ses opposants qui le font. Il est tellement irréfutable que même le premier ministre est contraint de l’admettre du bout des lèvres. À l’occasion de son allocution pour présenter ce système de suramortissement, Manuel Valls a lui-même émis le regret que le patronat n’ait pas suffisamment profité du « pacte de responsabilité » pour investir ou embaucher : « Je le dis une nouvelle fois : sur ce terrain, le compte n’y est pas, l’effort est insuffisant dans trop de branches professionnelles (…). Le moment approche où le gouvernement et le Parlement auront à dresser un bilan en vue des prochaines étapes du pacte, avant l’été, et il est indispensable (…) que la dynamique monte en charge réellement d’ici là », a-t-il déclaré.

« Le compte n’y est pas » ! Comment aurait-il pu en être autrement, puisque le gouvernement a délibérément refusé que les aides publiques soient allouées sous conditions suspensives. Dans le nouveau cadeau fiscal de 2,5 milliards d’euros offerts aux entreprises, il y a donc un révélateur de plus : le gouvernement signifie de la sorte aux entreprises qu’elles peuvent tout à fait ne pas jouer le jeu, et qu’il continuera, de son côté, à les arroser de nouveaux cadeaux fiscaux et sociaux. Le message subliminal est simple : n’écoutez pas mes invitations ! Faites ce que bon vous semble ! De toute façon, nous continuerons à vous choyer…

Le golden parachute du patron de Vivarte

Et c’est ici que réside le trait d’union entre cette embardée dans la politique économique française, et l’embardée dans la vie tumultueuse du groupe Vivarte. Car pendant un temps, les dirigeants socialistes avaient également promis d’encadrer les pratiques les plus sulfureuses des grands groupes, aussi bien dans le public que dans le privé, notamment dans le cas des rémunérations des cadres dirigeants. Mais finalement, on sait ce qu’il est advenu de cette promesse : si dans les entreprises publiques, un plafond de rémunération de 450 000 euros annuels a été instauré, il fait l’objet d’entorses perpétuelles, sans que le gouvernement ne réagisse. Et pour le secteur privé, le gouvernement a abandonné toute velléité d’encadrement pour se satisfaire d’une« autorégulation exigeante », selon la formule grand-guignol utilisée par Pierre Moscovici, du temps où il était ministre des finances.

Or, même cette « autorégulation exigeante » est devenue une pitrerie. À titre d’illustration, on sait ainsi que le « package » du patron de Renault Carlos Ghosn, comprenant sa rémunération et l’octroi d’actions gratuites, sera porté à 7,2 millions d’euros en 2014, contre 2,67 millions d’euros l’année précédente. Et à cette somme devrait venir s’ajouter sa seconde rémunération, celle de Nissan, qui pour l’exercice précédent avait atteint 7,6 millions d’euros. Au total, pour 2014, l’ensemble des rémunérations de Ghosn pourrait donc dépasser la somme hallucinante de 15 millions d’euros. Soulignons que du groupe Renault… l’État est le premier actionnaire !

Sous un gouvernement socialiste, on est donc passé en moins de deux ans de« l’autorégulation exigeante » à… l’insatiable boulimie, y compris dans les entreprises où l’État joue le premier rôle. Pourquoi, là encore, en aurait-il été autrement ? Alors que le gouvernement multiplie les gestes en direction du Medef, tout en donnant sans cesse des coups de plus en plus rudes contre le droit du travail, c’est une sorte de climat de licence ou de totale permissivité qui s’est instauré dans les milieux patronaux et les milieux d’affaires. Sans doute n’ont-ils aucune gratitude à l’égard d’un pouvoir qui se met sans cesse à genoux devant eux, et peut-être même n’ont-ils que mépris à l’égard d’un gouvernement qui se montre beaucoup plus servile et prévenant que ne l’étaient les équipes précédentes, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Mais en tout cas, ces milieux d’affaires ont bien compris que ce gouvernement ne lui refuserait rien – ou n’était pas en mesure de lui refuser quoi que ce soit. Ce qui suscite un étrange climat politico-social.

C’est à la lumière de ce contexte qu’il faut interpréter l’histoire qui vient de survenir au sein du groupe Vivarte (propriétaire des marques La Halle aux vêtements, Chaussures André ou encore Kookaï…). Une histoire qui, en d’autres temps, aurait suscité l’indignation de la puissance publique, mais qui n’a aujourd’hui entraîné que quelques balbutiements embarrassés d’Emmanuel Macron, le ministre des puissances d’argent.

Pas plus tard que mardi dernier, le groupe a connu un séisme social. À l’occasion de comités centraux d’entreprise, la direction a annoncé que le groupe allait supprimer 1 600 postes de travail, sur 17 000 salariés. L’enseigne La Halle aux vêtements, pour ne parler que d’elle, pourrait procéder à la fermeture d’au moins 174 magasins sur 620.

Or, ce jeudi, soit deux jours plus tard, le quotidien Le Parisien a révélé que le PDG du groupe, Marc Lelandais, remercié fin octobre dernier après deux ans à cette fonction, est parti avec un chèque de 3,075 millions d’euros. Le PDG évincé aurait perçu « un bonus pour restructuration d’un montant de 1 million d’euros, auquel s’ajoute une indemnité de sortie de 1 million d’euros, selon les termes prévus dans son contrat d’embauche de juillet 2012, ainsi que 1,075 millions d’euros pour solde de tout compte ».

Dans un communiqué publié ce même jour, Marc Lelandais a contesté les informations du quotidien. Selon lui, « les chiffres (…) sont faux ». L’ex-PDG du groupe Vivarte ajoute : « Le document présenté est erroné et ne correspond pas à mes indemnités de départ. » L’intéressé ne précise pas, toutefois, quel est le véritable montant de ces indemnités ni comment il faut interpréter le document en question, dont Le Parisien publie un fac-similé que l’on peut consulter ci-dessous :

                               (Cliquer sur le document pour l’agrandir)

Or, face à ce séisme social et ce tas d’or offert au PDG écarté, comment a réagi le gouvernement ? A-t-il sommé Vivarte d’en revenir à un comportement plus responsable ? Entend-il se donner les moyens de sanctionner d’une manière ou d’une autre les entreprises qui se comportent de la sorte ? Nenni ! Il suffit d’écouter Emmanuel Macron (à partir de 16’04’’), qui était invité ce jeudi matin de RTL, pour comprendre qu’il n’en sera rien.

En résumé, le ministre a certes décerné un mauvais point au groupe Vivarte – que le Medef se rassure : sans trop élever la voix ! –, mais il s’est empressé de faire comprendre que cela n’avait strictement aucune gravité et que le gouvernement n’en tirerait aucune conséquence : « L’État ne va pas s’immiscer, je ne vais pas faire une loi pour le patron de Vivarte. »

Ben voyons ! Faire une première loi pour apporter 42 milliards d’euros aux entreprises ; et puis en faire une autre, pour leur apporter encore 2,5 milliards de plus : tout cela est normal ! Mais prendre des mesures pour protéger les salariés ou d’autres pour contenir la boulimie de certains grands patrons ? Vous n’y pensez pas !

Ainsi le gouvernement socialiste travaille-t-il aujourd’hui avec le Medef. Pis qu’à genoux devant lui, chaque jour un peu plus aplati…

Une belle conférence, un bon débat avec Laurent MAUDUIT

Une belle conférence, un bon débat avec Laurent MAUDUIT

Une belle conférence, un bon débat avec Laurent MAUDUIT

Près de soixante-dix personnes avaient répondu à notre invitation pour écouter Laurent MAUDUIT présenter son livre « À tous ceux qui ne se résignent pas à la débâcle qui vient » et soutenir sa thèse selon laquelle l’oligarchie social-démocrate au pouvoir depuis 2012 nous conduit sciemment à une défaite certaine, le pire étant que ses adversaires de droite n’y seront pas pour grand-chose.

Au cours du débat qui a suivi de nombreux sujets ont été abordés avec une dominante touchant à la nécessité de refonder la démocratie, par des initiatives d’en bas.

N’est-ce-pas la vocation que s’est donnée OSONS ! ?

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Comprendre la réforme territoriale en cours : En saisir les enjeux !

Comprendre la réforme territoriale en cours : En saisir les enjeux !

RÉUNION D’INFORMATION – JEUDI 19 MARS 2015

 

ref territoriale

Le gouvernement a entrepris en 2014 des réformes visant à transformer l’organisation territoriale de la République avec l’objectif de baisser les dépenses publiques. La loi prévoit de concentrer l’essentiel des pouvoirs entre les mains des régions et des intercommunalités, en limitant ceux des départements et des communes.

Des mesures comme la disparition des départements ont été en discussion, pour l’instant elle n’est pas retenue par la loi, mais les interrogations restent nombreuses, durant une année d’élections départementales et régionales.

Selon le gouvernement il s’agit pour les collectivités françaises de ‘’rivaliser avec les collectivités comparables européenne ! En fait, c’est la compétition entre territoire qui s’organise.

Mais qu’elle est la place des citoyens dans ces décisions ? Qui va en faire les frais?

Dans sa vocation d’éducation populaire, l’association OSONS ! propose

une réunion d’information- débat sur

LA REFORME TERRITORIALE ET SES ENJEUX,

JEUDI 19 MARS à 20h,

salle du comité de quartier de la gare, 37, rue d’Alsace à  Saint-Malo