Dans le contexte de crise et de sidération consécutif aux attentats abjects du 13 novembre, le Président de la République et le gouvernement ont décrété l'état d'urgence, étendu son contenu et prolongé sa durée et se proposent désormais de lui conférer une valeur constitutionnelle et d'engager par ordonnance une nouvelle réforme pénale. Rappelons que 3000 perquisitions administratives, 400 assignations à résidence, de nombreuses interdictions de manifestations ou rassemblements ont été effectuées en 2 mois - y compris dans notre région -, avec une efficacité contre le terrorisme armé qui reste à démontrer. En revanche, on peut observer que les attentats et leur suite ont été marqués par une montée du racisme dirigé contre les migrantEs et les musulmanEs. Tout le pays est concerné, c'est le cas à Pontivy par une agression collective contre un immigré, à Quimper par la fermeture forcée d'un commerce tenu par une antillaise et ici à Saint-Malo, par le déferlement de haine sur les réseaux sociaux pour l'«affaire» du permis de construire de la mosquée. Aujourd'hui, sont annoncées de nouvelles dispositions législatives, tout aussi attentatoires aux libertés et aux principes démocratiques que l'état d'urgence, telles que la déchéance de nationalité pour les bi-nationaux et l'extension considérable des pouvoirs donnés à la police et à l'administration sans contrôle d'un juge (perquisitions de nuit, fouille des bagages et voitures, contrôle d'identité sur la décision des seuls préfets, élargissement des possibilités pour les policiers et gendarmes de faire usage de leur arme). Sans aucune garantie d'efficacité contre les menées de groupes terroristes fanatisés, on doit craindre que s'instaure une nouvelle loi des suspects, davantage fondée sur l'interprétation de « comportements » que sur la mise en lumière de preuves et de faits. La porte à l'arbitraire est ouverte.et l'on sait, par expérience historique, ce que peut avoir comme conséquence tragique un tel tournant autoritaire, en cas de nouvelles tensions et dans la perspective éventuelle de l'arrivée au pouvoir d'une formation d'extrême-droite. AttachéEs aux libertés et valeurs démocratiques et à leur exercice pratique et au quotidien dans la cité, attachéEs aux principes de laïcité et de fraternité, les adhérentEs de l'association OSONS ! ne peuvent rester inertes face à de telles menaces. Au moment où le gouvernement va engager la procédure de réforme constitutionnelle et préparer l'ordonnance de réforme pénale, ils proposent à tou-tes les associations, syndicats, groupements, partis politiques et à tous les citoyen(ne)s de participer à une réunion qui pourrait déboucher sur un appel local, une pétition, une réunion publique ou toute autre initiative. Cette réunion est fixée au jeudi 28 janvier 2016 20H, à la maison des associations. Association OSONS !
En défense de nos libertés et valeurs démocratiques
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