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En défense de nos libertés et valeurs démocratiques

Dans le contexte de crise et de sidération consécutif aux attentats abjects
du 13 novembre, le Président de la République et le gouvernement ont
décrété l'état d'urgence, étendu son contenu et
prolongé sa durée et se proposent désormais de lui conférer une valeur
constitutionnelle et d'engager par ordonnance une nouvelle réforme
pénale.

Rappelons que 3000 perquisitions administratives, 400 assignations
à résidence, de nombreuses interdictions de manifestations ou
rassemblements ont été effectuées en 2 mois - y compris dans
notre région -, avec une efficacité contre le terrorisme armé qui reste à
démontrer.

En revanche, on peut observer que les attentats et leur suite ont été
marqués par une montée du racisme dirigé contre les migrantEs et les
musulmanEs. Tout le pays est concerné, c'est le cas à Pontivy par
une agression collective contre un immigré, à Quimper par la fermeture
forcée d'un commerce tenu par une antillaise et ici à Saint-Malo,
par le déferlement de haine sur les réseaux sociaux pour
l'«affaire» du permis de construire de la mosquée.

Aujourd'hui, sont annoncées de nouvelles dispositions législatives,
tout aussi attentatoires aux libertés et aux principes démocratiques que
l'état d'urgence, telles que la déchéance de
nationalité pour les bi-nationaux et l'extension considérable des
pouvoirs donnés à la police et à l'administration sans contrôle
d'un juge (perquisitions de nuit, fouille des bagages et voitures,
contrôle d'identité sur la décision des seuls préfets,
élargissement des possibilités pour les policiers et gendarmes de faire usage
de leur arme). Sans aucune garantie d'efficacité contre
les menées de groupes terroristes fanatisés, on doit craindre que
s'instaure une nouvelle loi des suspects, davantage fondée sur
l'interprétation de « comportements » que sur la mise en lumière
de preuves et de faits. La porte à l'arbitraire est
ouverte.et l'on sait, par expérience historique, ce que
peut avoir comme conséquence tragique un tel tournant autoritaire, en cas de
nouvelles tensions et dans la perspective éventuelle de l'arrivée
au pouvoir d'une formation d'extrême-droite.

AttachéEs aux libertés et valeurs démocratiques et à leur exercice pratique
et au quotidien dans la cité, attachéEs aux principes de laïcité et de
fraternité, les adhérentEs de l'association OSONS ! ne peuvent
rester inertes face à de telles menaces.

Au moment où le gouvernement va engager la procédure de réforme
constitutionnelle et préparer l'ordonnance de réforme pénale, ils
proposent à tou-tes les associations, syndicats, groupements, partis
politiques et à tous les citoyen(ne)s de participer à une réunion qui
pourrait déboucher sur un appel local, une pétition, une réunion publique ou
toute autre initiative. 

Cette réunion est fixée au jeudi 28 janvier 2016 20H, à la maison des
associations.

Association OSONS !

Après les élections du 20 décembre 2015 en Espagne, l’analyse d’Alberto Serrano

Après les élections du 20 décembre 2015 en Espagne, l’analyse d’Alberto Serrano
Alberto SERRANO au micro lors de notre conférence du 18 avril 2015

Alberto SERRANO au micro lors de notre conférence du 18 avril 2015

Αlberto SERRANO était venu à Saint-Malo en avril dernier, répondant à l’invitation d’OSONS!.

Une soirée, un débat avec Syriza et Podemos

Il publie dans ReSPUBLICA, Le journal de gauche, républicain, laïque et socialune analyse de la situation en Espagne, suite aux élections législatives du 20 décembre. Certes, certaines de ses appréciations mériteront un débat approfondi. Mais, n’est-ce pas notre rôle de les relayer afin de tirer les enseignements pour nos combats, des évolutions en cours dans l’état espagnol.

Espagne : enfin l’instabilité ! Après les élections du 20 décembre 2015

mardi 22 décembre 2015

tin du 20 décembre 2015 a bien eu le caractère historique qu’on lui pressentait, pour l’Espagne mais aussi pour l’Europe. 40 ans après la mort du grand criminel Franco et de ce qu’on appela alors la « Transition », par laquelle l’Espagne se débarrassait de la dernière dictature fasciste européenne (après la Grèce et le Portugal), ces élections ouvrent une phase d’importants bouleversements politiques. Pablo Iglesias – secrétaire général de Podemos – l’appelle une Nouvelle Transition.

Depuis 1982, le parti socialiste PSOE – colonne vertébrale du régime né de la Constitution de 1978 – et le grand parti de droite PP (nommé AP au début) ont alterné au pouvoir central, avec l’appoint au parlement des partis nationalistes indépendantistes basque et catalan qui obtenaient en contrepartie une totale impunité pour gérer voire mettre en coupe réglée ces territoires – notamment le très corrompu parti nationaliste catalan CDC (la corruption n’est pas un phénomène isolé ou une sorte de plaie inévitable, Podemos la dénonce comme étant un lubrifiant essentiel de tout le système politique espagnol).
PP et PSOE ont toujours additionné à eux deux 80 % des suffrages, ne laissant aux autres que des miettes et une place accessoire. C’était cela, la fameuse stabilité si indispensable aux « marchés » et si regrettée sur ce ton anxieux que prennent les journalistes français depuis dimanche : une alternance entre frères ennemis, passant de ministres à administrateurs de grandes banques et entreprises, mettant l’État espagnol au service de la finance et des rois du béton.
Quatre ans plus tard, PP et PSOE n’additionnent plus que 50 % des voix et ont perdu des millions de suffrages, dans un scrutin marqué par une forte hausse de la participation. La « stabilité » qui confisquait la démocratie c’est fini, pas de regrets !

L’austérité ne passe pas

Après sa réélection en 2008, le président du gouvernement socialiste Zapatero renonçait à la politique promise à ses électeurs pour appliquer le mémorandum d’austérité de la troïka aux ordres de Merkel – Commission européenne/FMI/BCE – allant jusqu’à voter avec le PP une réforme express de la Constitution qui donne la primauté au paiement de la dette avant toute autre dépense de l’État.

La cure d’austérité et d’ultralibéralisme a précipité le PSOE dans une défaite historique en 2011 : 29% et 110 députés, son plus mauvais score depuis 1978, le PP emportant la majorité absolue avec 45% et 186 députés. Les deux partis dominants réunissaient encore près de 75% des suffrages.

Ce 20 décembre, avec 22 % et 91 députés – soit 1,5 millions de voix perdues et 20 députés de moins qu’en 2011, le PSOE frôle de peu le cauchemar des marchés : il se trouve quasiment à égalité avec Podemos (20,7 %) et à deux doigts de devenir la troisième force politique. Le PSOE a été emporté par son adhésion docile à ce que Juan-Carlos Monedero, fondateur de Podemos, a pu qualifier « d’austéricide » (mettant un accent sur l’aspect mortifère de cette politique et la distinguant d’une austérité qui serait prise au sens de non gâchis des ressources et de non course effrénée au profit). Les socialistes espagnols sont bien sur la pente du PASOK grec (et sans aucun doute du PS français) : ils ont fait leur plus mauvais résultat depuis 1977.

Le parti au pouvoir, PP, prend aussi une raclée ce 20 décembre : il perd 3,7 millions de voix et passe de 44 % – avec majorité absolue au parlement – à 29 % et 123 députés, perdant 63 sièges. Ce résultat, le plus mauvais depuis 1989, maintient le PP au rang de premier parti, mais dans une position qui le met en très grande difficulté pour garder le pouvoir.

Il faut noter que le PP obtient ce résultat avec un déploiement inédit de propagande, la radio-télévision publique ayant été ouvertement annexée à son service pour taire la gravité de la situation sociale et économique et cacher l’ampleur colossale de sa corruption (dont le coût a été estimé par un groupe d’économistes à 48 milliards d’euros !), tout en étouffant le mouvement social grâce à l’application d’une loi ultra-répressive votée par lui seule et entrée en vigueur en juin dernier.

L’explosion Podemos

PP et PSOE croisent dans leur descente sur piste rouge la nouvelle force progressiste : Podemos. En moins de deux ans, depuis son lancement en février 2014 (devenant parti politique en novembre 2014) Podemos est passé de 8 % aux européennes de mai 2014 à 14 % aux régionales de mai 2015 puis à 21 % et 5,2 millions de suffrages ce 20 décembre.
Merkel a raison de faire la grimace, comme on a pu le voir dans une vidéo récente où le chef du gouvernement espagnol Rajoy l’informait des sondages en sa possession : Podemos suit la pente ascendante de Syriza, et à la même vitesse (sachant que la Grèce et l’Espagne sont dans des situations assez différentes et que Podemos n’est pas la réplique de Syriza).
Dès après les élections européennes, les gouvernants, sentant le danger, avaient pourtant pris des mesures fortes :

  • Abdication du vieux roi Juan-Carlos – totalement lessivé par le scandale de corruption impliquant sa fille et par les révélations sur son train de vie – pour le remplacer par le jeune et fringant Felipe à l’image plus moderne.
  • Remplacement du secrétaire général du PSOE, là encore par un jeune et très photogénique dirigeant, Pedro Sanchez.
  • Déchaînement, à partir de janvier 2015, d’une campagne médiatique outrancière pour tenter de salir les dirigeants de Podemos, avec multiplication des unes pleine page les plus grossières inventant des scandales bidon, tous éventés mais démentis seulement en petit caractère en pages intérieures et au milieu du mois d’août. Mention spéciale au quotidien soi-disant « de référence » et « de gauche » El Pais, fleuron du groupe PRISA, dont les articles sur Podemos semblaient tout droit sortis d’un tabloïd anglais. Le but de cette opération était de ternir à tout prix l’image de propreté de Podemos, qui contrastait avec les tâches de corruption indélébiles portées par le PP mais aussi le PSOE ou encore le parti nationaliste catalan au pouvoir à Barcelone. Cette campagne a réussi à déstabiliser un temps la direction de Podemos, poussant notamment l’un de ses fondateurs, Juan-Carlos Monedero, très attaqué, à la démission de son poste de dirigeant.
  • Montée en pression du défi indépendantiste catalan, utilisé par la droite corrompue catalane nationaliste pour se maintenir au pouvoir au prix d’une fuite en avant irresponsable, et utilisé par le PP mais aussi le PSOE pour appeler les Espagnols à resserrer les rangs face au danger de rupture de l’intégrité de l’Espagne – essayant ainsi de faire oublier leur faillite sur le plan social et économique.
  • Mise sur orbite d’un « Podemos de droite » selon le vœu d’Emilio Botin, président (aujourd’hui décédé) de la banque Santander et véritable parrain du patronat et du pouvoir financier en Espagne. C’est ainsi que le parti « Ciudadanos », créé en 2007 en Catalogne par le jeune et photogénique Albert Rivera (sur sa première affiche de campagne il s’exhibait nu avec ses mains sur son sexe pour tout vêtement), a commencé à bénéficier d’une couverture médiatique extraordinaire et de sondages lui prédisant un succès fulgurant en même temps qu’ils prédisaient l’effondrement de Podemos.

Ciudadanos a réalisé une performance remarquable, devenant la quatrième force politique espagnole avec 3,5 millions de voix et 40 députés. Toutefois, cette position est loin des perspectives que lui octroyaient tous les sondages et que lui souhaitaient les grands médias, les milieux financiers et les dirigeants libéraux européens : Ciudadanos a vocation à récupérer les voix perdues par le PP en se présentant comme le parti de rechange propre et neuf, et canaliser le désir de renouvellement des Espagnols en marginalisant Podemos, stigmatisé en parti extrémiste et pas sérieux.

La gauche « de gauche » espagnole : naufrage de la vieillesse

Pourtant, les efforts du pouvoir médiatique et des forces conservatrices ont pu bénéficier de l’appoint des organisations anciennes de gauche : à la tête de Izquierda unida, les vieux apparatchiks usés de ce qu’il reste des lambeaux du parti communiste espagnol ont d’abord lancé en juin dernier une campagne (appuyée par… El Pais !) pour exiger de Podemos une union de la gauche. Puis ils ont torpillé l’accord que leur candidat, le jeune Alberto Garzon, avait trouvé avec Pablo Iglesias pour aller ensemble aux élections (les organisations de IU en Catalogne et en Galice se sont tout de même intégrées aux candidatures de Podemos).

Ainsi, IU perd, le 20 décembre, 760 000 voix, passant de 7 % à 3,7 % et de 11 à 2 députés. Alberto Garzon, selon le bon vieux principe stalinien, a fait campagne en tenant le discours inverse de ce qu’il pense, dicté par les vieux propriétaires du parti, ne faisant qu’attaquer Podemos en le qualifiant de traître et de droite – car se donner les moyens politiques de gagner c’est forcément devenir traître et de droite, bonjour le fatalisme.
Si IU avait accepté l’accord Garzon/Iglesias trouvé en septembre, aujourd’hui les communistes auraient une dizaine de députés de plus, le PSOE serait troisième force politique et Pablo Iglesias pourrait revendiquer la direction du gouvernement.

Tournant le dos à l’héritage anti-stalinien et eurocommuniste du parti communiste d’Espagne des années 60 et 70, à rebours de la dimension politique de ses anciens dirigeants Santiago Carrillo et Dolorès Ibarruri « La Pasionaria » dans la lutte contre le franquisme puis dans le compromis historique de 1978, voici donc le vieux PCE dans le même rôle minable que le très stalinien parti communiste grec KKE contre Syriza : une béquille des forces du capital contre tout changement.

Podemos, le souffle du changement

Mais le souffle du changement est puissant en Espagne : il se nourrit de la révolte citoyenne du mouvement des indignés de 2011, que Podemos transfigure sur le terrain de la dispute du pouvoir politique. Il se nourrit de l’ampleur des mouvements populaires mais aussi de la rébellion citoyenne la plus large, dont on peut voir les symptômes avec les candidatures dans les listes Podemos des juges anti-corruption et de rien moins que l’ancien chef d’État-Major des armées espagnoles. Il se nourrit de l’engagement enthousiaste dans l’action politique, à partir du mouvement des indignés, d’une grande partie la jeunesse du pays.

L’opération Ciudadanos et la campagne médiatique intense présentant Podemos comme un phénomène de mode à bout de souffle n’ont pas permis d’endiguer la déferlante du mouvement populaire : Podemos, donné à 24 % en janvier 2015 puis à 13% en novembre dans les sondages, est bien la force montante du renouvellement politique en Espagne, et son fondateur et dirigeant Pablo Iglesias est clairement positionné comme aspirant sérieux à la présidence du gouvernement dans un très proche avenir.

Les meetings de Podemos ont connu un succès débordant toute prévision, ils ont été investis par un public massivement issu des milieux populaires, aux antipodes de la caricature de Podemos comme ne représentant qu’une élite intellectuelle universitaire.
Le vote pour Podemos, tout en couvrant tout le territoire espagnol, est le plus fort dans les quartiers populaires et dans la jeunesse. Podemos gagne les élections en Catalogne – dans une coalition conduite par la mairesse de Barcelone Ada Colau, une des grandes figures nouvelles de la politique espagnole – et en Euskadi (Pays basque) cette fois directement sous son nom. C’est en soi un séisme électoral et politique pour l’Espagne.

Podemos supplante le PSOE ou le PP comme deuxième force dans pratiquement toutes les autres régions, à l’exception de l’Andalousie. Dans cette région, la plus grande d’Espagne et la clef pour la première place au niveau du pays, Podemos aura souffert de sa division interne. La direction andalouse, dominée par le courant « anticapitaliste », a ouvertement milité contre Iglesias et combattu la composition des candidatures durant toute la pré-campagne ; puis elle a mené une « drôle de campagne », la secrétaire générale s’absentant de meetings importants. L’attitude des dirigeants andalous, faisant des socialistes leur ennemi numéro un au parlement régional, à rebours de la direction nationale qui désigne bien le PP comme l’adversaire, aura peut-être fait manquer à Podemos, pour le moment, la place qu’il mérite en Andalousie et la deuxième place ce 20 décembre.

Le PP, bien que conservant la première place, est dans l’impossibilité de former le gouvernement. Il pensait pouvoir compter sur Ciudadanos, mais ce parti n’a pas fait les résultats espérés par l’establishment, malgré la campagne outrancière du pouvoir médiatique en sa faveur et malgré le talent de son jeune, beau, ambitieux mais très opportuniste dirigeant.

Quel gouvernement ?

Pour gouverner, le PP a besoin de la « Grande coalition », la même que celle que conduit Merkel en Allemagne, avec les socialistes. La pression sur le PSOE est colossale : l’ancien secrétaire général Felipe Gonzalez, le groupe PRISA, l’internationale socialiste, tout l’appareil européen, le patronat, les pouvoirs financiers, etc.

Le secrétaire général du PSOE, Pedro Sanchez, avait été poussé à ce poste à l’été 2014 par l’appareil de son parti, pour contrer l’aspirant Eduardo Madina, jugé trop à gauche. Mais il a passé en mai dernier un accord avec Podemos, permettant l’avènement des municipalités progressistes à Madrid, Barcelone, Cadiz, Saragosse, Valence, La Corogne, et la majorité des grandes villes espagnoles.
Sanchez sait très bien que la grande coalition signifie la « pasokisation » du PSOE, c’est-à-dire sa marginalisation au rang de petit parti d’appoint, et sûrement son éviction du poste de secrétaire général. Il a encore le choix d’imiter son homologue portugais, qui vient de prendre la tête du deuxième gouvernement anti-austérité en Europe – après Syriza en Grèce. Le scénario portugais apparaît comme tout à fait possible en Espagne.

Au centre, il y a Podemos – mais de quoi « centre » est-il le nom ?

Pablo Iglesias a été très clair : Podemos fera tout pour empêcher l’installation d’un nouveau gouvernement dirigé par le PP en Espagne. En même temps, Iglesias considère que « tout le monde va devoir parler avec tout le monde », pour trouver ce qu’il appelle lui-même – reprenant telle quelle l’expression d’Enrico Berlinguer – un « compromis historique » pour une nouvelle transition en Espagne.

Podemos réclame une réforme électorale (le système actuel privilégie à outrance les deux partis dominants) et veut faire passer dans la Constitution de nouveaux droits démocratiques et sociaux, des garanties pour l’indépendance de la Justice (bien mise à mal par les partis gangrenés par la corruption), l’interdiction des « portes tournantes » qui installent une dépendance des gouvernants envers les grands groupes privés. Podemos propose un nouveau projet national, partagé par tous les peuples d’Espagne et reconnaissant pour cela le caractère plurinational du pays et le droit du peuple catalan à décider de la place de la Catalogne en Espagne par référendum – les trois autres partis s’opposent au référendum.

Et voici l’élément crucial du nouveau panorama politique : même si Pablo Iglesias ne dirige pas le nouveau gouvernement, c’est bien Podemos qui est en position de fixer l’ordre du jour et l’agenda politique de cette législature.
Aujourd’hui, Podemos est au centre du jeu politique. La recherche de cette fameuse position au centre du jeu a été systématiquement caricaturée en recherche du « centrisme » par les médias mais aussi par une grande partie des milieux militants de gauche et d’extrême-gauche. Tout en revendiquant son ancrage progressiste, Podemos refuse de se laisser assigner une place à gauche ou à l’extrême-gauche, la majeure partie du peuple que Podemos entend rassembler ne se référant plus très bien voire plus du tout à cette topique.
Podemos est exactement là où les fondateurs de ce parti voulaient se trouver, validant ainsi la stratégie conçue et déployée par Iglesias malgré les cris d’orfraie de plusieurs « intellectuels-de-gauche » (AOP) et de milieux radicaux et se croyant « révolutionnaires »

C’est la victoire stratégique la plus importante et la plus voyante au soir de ce 20 décembre. Inspirés par Gramsci, « élèves » de Mouffe et Laclau qui leur ont fourni en quelque sorte une doctrine gramscienne pour la bataille politique et culturelle d’aujourd’hui, et désormais inspirés par l’approche et le style de Berlinguer dans un panorama politique « à l’italienne », les dirigeants de Podemos ont démontré leur intelligence et leur courage ; ils montrent aujourd’hui qu’ils ont appris vite et gagné en talent et capacités tactiques depuis leur pari audacieux voire un peu fou de janvier 2014.

Ils vont changer l’Espagne et l’Europe. Ça commence aujourd’hui.

Le devoir de solidarité

Le devoir de solidarité

Actuellement un pseudo collectif en appelle au référendum à propos « des conséquences de l’installation de migrants. ». A un mois des régionales cette opération, prend le relai de la proposition immonde de la tête de liste du FN, de dénoncer les élu-es qui accueillent des migrants. Dans le même temps, Mme Le Pen fabule sur des maladies non européennes véhiculées par les migrants…
Plus la méthode est répétitive et insidieuse, plus elle est efficace. Elle cache le pire et nous le connaissons depuis longtemps.campbl
Sans caricaturer, notre histoire nous permet le souvenir de la dénonciation des juifs sur la base de caractéristiques physiques « non européennes ». Dès 1933, un conseiller municipal de Paris, demande des mesures contre les réfugiés, en particulier, juifs, qu’il considère comme des « êtres indésirables venant accroître le nombre des sans-travail et augmenter d’autant, par ce temps de crise économique, la charge si lourde qui pèse sur le pays. »
En octobre 1933, les visas sont restreints et les réfugiés d’Allemagne, qui franchissent clandestinement la frontière, sont souvent interceptés et refoulés. Ceux qui les aident et les abritent subissent de lourdes amendes, ou l’emprisonnement. Le 4 décembre 1934, le ministre de l’Intérieur insiste sur la nécessité d’intensifier les mesures d’expulsion.
Chacun connait la suite, tous en ont souffert, polonais, italiens, espagnols, arabes… et français, pourtant, tous ont construit notre pays. Par ses questions racistes, le collectif de la Côte d’Emeraude, téléguidé par l’extrême-droite, cherche à nous ramener à l’une des pires périodes de notre histoire. Au contraire, il est actuellement nécessaire, de mettre en avant les valeurs, les actes de solidarité et de susciter les actions concrètes d’entraide qu’espèrent et dont ont besoin les migrants libyens, syriens et irakiens chassés de leurs pays par la guerre et qui transitent aujourd’hui par le nôtre.

           Les défendre et les respecter, c’est nous respecter nous-même.

La requête d’OSONS! contre le financement illégal de skippers par Saint-Malo agglomération

Le neuvième engagement de la Charte d’OSONS! est la veille attentive à l’utilisation directe ou indirecte de l’argent public.

  • Nous avons saisi le tribunal administratif de Rennes sur le financement d’une société de skippers.

Télécharger (PDF, 7.19Mo)

OSONS! appelle à participer et soutient la “ballade toxique” – 2015

Un collectif de citoyenNEs a pris l’initiative d’organiser une “balade toxique” le 4 octobre prochain. Notre association ne peut que se réjouir de cette initiative qui va dans le sens de l’action qu’elle a entreprise depuis quelques mois sur “Qualité de l’air, qualité de vie à Saint-Malo” et pour laquelle elle informe et sollicite actuellement les citoyenNEs résidant notamment dans les quartiers proches du port. Aussi Osons ! a décidé d’apporter son soutien et d’appeler à cette initiative à laquelle nous souhaitons le plein succès. téléchargez le tract d’appel: balade toxique à Saint-Malo le 4 octobre

Pour signer la lettre ouverte ici ou

Contacter Osons! l’air :   osonslair@osons-a-stmalo.com  ,  Facebook   ,  Twitter

Osons! – Guichet des Associations

40 ter Square des Caraïbes

35400 ST MALO

Téléphone : 07 69 07 83 57

 

 

Annulation

Annulation

Les algues vertes ne tuent-elles
que les chevaux et les sangliers?

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Conférence débat

le 26 septembre 2015

à 17 h à la mairie de Paramé :

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En raison de l’autorisation donnée par le ministre Macron pour l’extraction de sable en baie de Lannion les nimateurs de ce débat sont mobilisés en dernière minute pour une réunion .

Extraction de sable coquillier. Réunion publique et pétition

© Le Télégramme – Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/lannion/extraction-de-sable-coquillier-reunion-publique-et-petition-23-09-2015-10784327.php

Extraction de sable coquillier. Réunion publique et pétition 23 septembre 2015 Dans un communiqué, le collectif Le peuple des dunes en Trégor réagit sur l’autorisation d’extraction du sable coquillier en baie de Lannion : « Le ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique vient d’autoriser l’extraction de sable en baie de Lannion. Cette décision est une erreur économique et politique. C’est aussi une catastrophe écologique. Et surtout un déni de démocratie. Les mesures d’accompagnement prévues au décret sont des attrape-nigauds. La concertation est une mascarade. La réduction des périodes et des zones d’extraction ne change rien aux dommages écologiques exorbitants et irréversibles. Le comité de suivi qui sera installé, sans autorité, sera un leurre. La preuve nous est apportée par les extractions déjà en cours en baie de Saint-Brieuc ». Pour ce collectif, le gouvernement a tranché sans « entendre ses propres élus » et « sur des documents qu’il sait biaisés ». Il a prévu de continuer son « combat contre ce mauvais dossier et cette mauvaise décision par tous les moyens légaux, la justice, la rue… Restez mobilisés. Manifestez votre opposition en signant la pétition nationale sur Avaaz.org ou change.org ». Le collectif Le peuple des dunes en Trégor organisera une réunion publique, samedi, à 14 h 30, à la salle polyvalente de Trédrez-Locquémeau.

Saint-Malo-Agglomération : L‘argent coule à flot, mais pas pour l’économie de la mer

La réaction d’OSONS! à la suite du conseil communautaire du 19 juin annonçant l’arrêt du projet d’eau de mer pour Atalante et l’attribution de nouvelles subventions à des skippers.

Le 19 juin, monsieur Renoult Maire de Saint-Malo et président de Saint Malo Agglomération a fait voter à l’unanimité la fin du projet d’alimentation d’eau de mer de la zone Atalante. Durant la même séance, ils ont attribué de nouvelles subventions à deux skippers. Ces deux évènements se rejoignent sur un point, l’amour immodéré de nos édiles pour les voiliers.

L’abandon du projet est justifié par l’augmentation de son coût, de 1,2 à 2,8 millions, provoquée par le déplacement des installations de pompage. Initialement situées au bord de l’anse du Troctin, leur transfert de 150m, quasiment au milieu du lit de la Rance, en plein courant et à grande profondeur, a imposé le changement du type de pompes, d’ouvrages et de tracé. Tout cela pour ne pas gêner les 20 bateaux fréquentant l’Anse du Troctin. Il n’aura échappé à personne qu’à côté d’un si grave désagrément, le développement de la filière de l’économie de la mer, dont l’économie locale a tant besoin, ne fait pas le poids…..

240 000 € de subvention sont donnés à deux skippers pour naviguer autour du monde. Le but est une nouvelle fois de rappeler aux français, voire aux étrangers amnésiques, que Saint-Malo est au bord de la mer.

Plus sérieusement, en payant leurs impôts, leur transport, leurs déchets, les malouins pensaient faire leur devoir envers une collectivité qui est en charge de l’économie et devrait participer à la lutte contre le chômage. La tradition se perpétue (50.000€ au même skipper en 2011, 1.4 millions pour la route du Rhum, et avant combien pour envoyer le Renard à Paris ?), l’argent, qu’on nous dit si rare, est jeté à l’eau avec l’avenir de l’économie de la mer à Saint Malo.

Lors des élections municipales, l’actuelle majorité  disait représenter le ‘monde économique’. Aujourd’hui ses décisions, même acquises à l’unanimité, montre que son monde se limite à  quelques petits cercles “, souvent plus conservateurs qu’innovants.

Communiqué remis à la presse locale le 1/07/2015

Une soirée, un débat avec Syriza et Podemos

Une soirée, un débat avec Syriza et Podemos

OSONS! avait choisi ce samedi 18 avril de proposer une lecture de l’actualité politique et des mobilisations qui animent présentement les peuples du sud de l’Europe, en invitant des représentants des organisations de la gauche radicale grecque et espagnole, Syriza et Podemos.POD SYRIZA Albert Marco Nikos

Plus de 120 personnes nous ont donné raison d’avoir voulu “dépayser” notre réflexion pour comprendre, prendre en compte et tirer parti de l’expérience de ces mouvements qui affrontent en pratique les diktats de la troïka européenne ou portent avec enthousiasme…et succès la contestation des dogmes néo-libéraux.

Pendant plus de deux heures, Nikos, Albert et Marcos ont exposé les problématiques et les challenges auxquels sont confrontés leurs partis, répondant volontiers aux nombreuses questions d’un public chaleureux.

POD SYRIZA vue salleEn fin de réunion, Nikos lançait un appel à la solidarité avec le peuple grec qui a plus que jamais besoin du soutien du peuple et de la gauche française et européenne. Nul doute qu’OSONS! s’emploiera à relayer, à organiser et à concrétiser cette demande.

Pour poursuivre la conférence de Laurent Mauduit, un article de Médiapart …

Le gouvernement s’aplatit toujours plus devant le patronat

09 AVRIL 2015 |  PAR LAURENT MAUDUIT

Le gouvernement cède tout au Medef. Après avoir offert 42 milliards d’euros aux entreprises, Manuel Valls ajoute encore 2,5 milliards, soi-disant pour stimuler l’investissement. Et quand Vivarte supprime 1 600 emplois tout en signant un chèque de départ de 3 millions d’euros à son PDG, Emmanuel Macron prétend que l’État est impuissant.

Ce sont deux actualités qui en apparence n’ont aucune relation entre elles. La première a trait à la politique économique du gouvernement : celui-ci vient d’annoncer un nouveau et substantiel coup de pouce fiscal en faveur de l’investissement des entreprises, pour un montant total de 2,5 milliards d’euros. La seconde concerne le groupe Vivarte : il vient d’annoncer la suppression de 1 600 emplois et a remis, peu avant, un chèque de plus de 3 millions d’euros à son PDG, lors de son récent départ. Entre les deux histoires, pas de lien. Juste une coïncidence de l’actualité, rien de plus…

Sauf qu’en y regardant de plus près, on a tôt fait de s’apercevoir qu’il y a une relation très forte entre ces deux nouvelles : si un groupe comme Vivarte peut se permettre, avec morgue, d’annoncer un violent plan social alors qu’il vient d’offrir un tas d’or au PDG qui vient d’être écarté, c’est que le gouvernement ne cesse de multiplier les cadeaux fiscaux et sociaux en faveur du patronat et qu’il ne lui demande absolument rien en retour, ni engagement sur l’emploi, ni sur les investissements, ni même un peu de retenue dans sa boulimie de rémunérations excessives. Il n’y a pas d’autre raison aux comportements d’avidité que révèle le groupe Vivarte : par sa politique conciliante avec les milieux d’affaires – beaucoup plus conciliante encore que sous Nicolas Sarkozy –, c’est le gouvernement lui-même qui encourage et alimente ces très choquants excès. Et il n’est pas difficile d’en administrer la preuve.

Reprenons plus en détail nos deux histoires, pour vérifier que l’une est le prolongement de l’autre…

Durant la campagne présidentielle, François Hollande avait critiqué Nicolas Sarkozy au motif que, reprenant les propositions de plusieurs officines patronales, dont l’institut Montaigne et l’Institut de l’entreprise, le chef de l’État sortant proposait de mettre en œuvre un « choc de compétitivité » en faveur des entreprises, pour leur apporter des allègements de cotisations sociales ou fiscales de l’ordre de 30 milliards d’euros. À l’époque, le candidat socialiste avait estimé que la mesure était inopportune dans son principe comme dans ses modalités.

Or, cette mesure concoctée par le patronat et défendue par Nicolas Sarkozy est devenue la clef de voûte de la politique économique de… François Hollande ! (Lire Compétitivité : Gallois plagie le patronat avec l’aide de l’UMP.) Pis que cela ! Au fil des mois – et des coups de gueule du Medef qui, trop content, en a demandé toujours plus ! –, François Hollande a finalement relevé à 42 milliards d’euros le montant de ce « choc de compétitivité », rebaptisé par abus de langage « pacte de responsabilité ». Près de 42 milliards d’euros : une somme affolante, sans laquelle la France n’aurait jamais été assujettie à un plan d’austérité…

À l’époque, quand le dispositif a été soumis au Parlement, de très nombreuses voix se sont élevées – notamment celles des députés « frondeurs » du parti socialiste, qui ont commencé à se faire entendre sur ce premier sujet – pour faire valoir que cette fortune serait dépensée en pure perte, et qu’elle ne stimulerait ni l’investissement ni l’emploi, qui étaient la justification officielle de la réforme. Les mêmes ont fait valoir que l’argent, prélevé dans la poche des Français sous la forme du gel des rémunérations publiques ou de la hausse de la TVA, ne générerait quasiment que des effets d’aubaine. En clair, beaucoup de parlementaires et tout autant d’experts ont sonné l’alerte : attention ! la mesure gonflera peut-être les profits des grands groupes, voire les dividendes servis à leurs actionnaires, mais ne fera le jeu ni de l’emploi ni des investissements (lire Le choc de compétitivité stimulera d’abord les profits).

Lors de la bataille gouvernementale, beaucoup de parlementaires ont donc émis le souhait qu’à tout le moins, le montant des cadeaux fiscaux et sociaux apportés aux entreprises soit abaissé et surtout qu’ils ne soient consentis qu’en contrepartie d’engagements des entreprises bénéficiaires. Précisément, des engagements en matière d’emploi et d’investissement. Mais de cela, le pouvoir socialiste n’a pas voulu entendre parler. Conduisant non pas une politique social-libérale, supposée assise sur des engagements réciproques des acteurs de la vie économique, mais une politique néolibérale, il a refusé : les 42 milliards d’euros ont été consentis sans la moindre contrepartie.

Et ils ont suscité exactement les effets annoncés : les effets d’aubaine ont été massifs pour les entreprises. Mais les effets sur l’emploi ont été nuls ou dérisoires (lire Une reprise économique en trompe-l’œil). Et l’investissement des entreprises est toujours aussi raplapla !

Dès lors, on comprend mieux dans quelle logique vicieuse le gouvernement se trouve aspiré. Comme il sait que cette somme historique de 42 milliards d’euros a été dépensée en pure perte – sauf pour les actionnaires des grands groupes –, il se sent dans l’obligation de prendre encore une nouvelle mesure pour stimuler… l’investissement ! Arroser le sable, encore et toujours…

D’où cette disposition révélée mercredi par Manuel Valls : le gouvernement a annoncé une baisse fiscale de 2,5 milliards d’euros sur cinq ans pour les entreprises qui font l’acquisition d’équipements industriels, lesquels ouvriront droit à un système de « suramortissement ». On peut télécharger ici le document officiel qui détaille le dispositif, ainsi que d’autres mesures complémentaires.

Cette annonce fonctionne comme un révélateur : à sa façon, le gouvernement admet que les 42 milliards d’euros ont été dépensés en pure perte et qu’ils n’ont en tout cas pas servi, contrairement à ce qui avait été annoncé, à stimuler l’investissement.

Ce constat de bon sens, il n’y a d’ailleurs pas que les détracteurs du gouvernement ou ses opposants qui le font. Il est tellement irréfutable que même le premier ministre est contraint de l’admettre du bout des lèvres. À l’occasion de son allocution pour présenter ce système de suramortissement, Manuel Valls a lui-même émis le regret que le patronat n’ait pas suffisamment profité du « pacte de responsabilité » pour investir ou embaucher : « Je le dis une nouvelle fois : sur ce terrain, le compte n’y est pas, l’effort est insuffisant dans trop de branches professionnelles (…). Le moment approche où le gouvernement et le Parlement auront à dresser un bilan en vue des prochaines étapes du pacte, avant l’été, et il est indispensable (…) que la dynamique monte en charge réellement d’ici là », a-t-il déclaré.

« Le compte n’y est pas » ! Comment aurait-il pu en être autrement, puisque le gouvernement a délibérément refusé que les aides publiques soient allouées sous conditions suspensives. Dans le nouveau cadeau fiscal de 2,5 milliards d’euros offerts aux entreprises, il y a donc un révélateur de plus : le gouvernement signifie de la sorte aux entreprises qu’elles peuvent tout à fait ne pas jouer le jeu, et qu’il continuera, de son côté, à les arroser de nouveaux cadeaux fiscaux et sociaux. Le message subliminal est simple : n’écoutez pas mes invitations ! Faites ce que bon vous semble ! De toute façon, nous continuerons à vous choyer…

Le golden parachute du patron de Vivarte

Et c’est ici que réside le trait d’union entre cette embardée dans la politique économique française, et l’embardée dans la vie tumultueuse du groupe Vivarte. Car pendant un temps, les dirigeants socialistes avaient également promis d’encadrer les pratiques les plus sulfureuses des grands groupes, aussi bien dans le public que dans le privé, notamment dans le cas des rémunérations des cadres dirigeants. Mais finalement, on sait ce qu’il est advenu de cette promesse : si dans les entreprises publiques, un plafond de rémunération de 450 000 euros annuels a été instauré, il fait l’objet d’entorses perpétuelles, sans que le gouvernement ne réagisse. Et pour le secteur privé, le gouvernement a abandonné toute velléité d’encadrement pour se satisfaire d’une« autorégulation exigeante », selon la formule grand-guignol utilisée par Pierre Moscovici, du temps où il était ministre des finances.

Or, même cette « autorégulation exigeante » est devenue une pitrerie. À titre d’illustration, on sait ainsi que le « package » du patron de Renault Carlos Ghosn, comprenant sa rémunération et l’octroi d’actions gratuites, sera porté à 7,2 millions d’euros en 2014, contre 2,67 millions d’euros l’année précédente. Et à cette somme devrait venir s’ajouter sa seconde rémunération, celle de Nissan, qui pour l’exercice précédent avait atteint 7,6 millions d’euros. Au total, pour 2014, l’ensemble des rémunérations de Ghosn pourrait donc dépasser la somme hallucinante de 15 millions d’euros. Soulignons que du groupe Renault… l’État est le premier actionnaire !

Sous un gouvernement socialiste, on est donc passé en moins de deux ans de« l’autorégulation exigeante » à… l’insatiable boulimie, y compris dans les entreprises où l’État joue le premier rôle. Pourquoi, là encore, en aurait-il été autrement ? Alors que le gouvernement multiplie les gestes en direction du Medef, tout en donnant sans cesse des coups de plus en plus rudes contre le droit du travail, c’est une sorte de climat de licence ou de totale permissivité qui s’est instauré dans les milieux patronaux et les milieux d’affaires. Sans doute n’ont-ils aucune gratitude à l’égard d’un pouvoir qui se met sans cesse à genoux devant eux, et peut-être même n’ont-ils que mépris à l’égard d’un gouvernement qui se montre beaucoup plus servile et prévenant que ne l’étaient les équipes précédentes, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Mais en tout cas, ces milieux d’affaires ont bien compris que ce gouvernement ne lui refuserait rien – ou n’était pas en mesure de lui refuser quoi que ce soit. Ce qui suscite un étrange climat politico-social.

C’est à la lumière de ce contexte qu’il faut interpréter l’histoire qui vient de survenir au sein du groupe Vivarte (propriétaire des marques La Halle aux vêtements, Chaussures André ou encore Kookaï…). Une histoire qui, en d’autres temps, aurait suscité l’indignation de la puissance publique, mais qui n’a aujourd’hui entraîné que quelques balbutiements embarrassés d’Emmanuel Macron, le ministre des puissances d’argent.

Pas plus tard que mardi dernier, le groupe a connu un séisme social. À l’occasion de comités centraux d’entreprise, la direction a annoncé que le groupe allait supprimer 1 600 postes de travail, sur 17 000 salariés. L’enseigne La Halle aux vêtements, pour ne parler que d’elle, pourrait procéder à la fermeture d’au moins 174 magasins sur 620.

Or, ce jeudi, soit deux jours plus tard, le quotidien Le Parisien a révélé que le PDG du groupe, Marc Lelandais, remercié fin octobre dernier après deux ans à cette fonction, est parti avec un chèque de 3,075 millions d’euros. Le PDG évincé aurait perçu « un bonus pour restructuration d’un montant de 1 million d’euros, auquel s’ajoute une indemnité de sortie de 1 million d’euros, selon les termes prévus dans son contrat d’embauche de juillet 2012, ainsi que 1,075 millions d’euros pour solde de tout compte ».

Dans un communiqué publié ce même jour, Marc Lelandais a contesté les informations du quotidien. Selon lui, « les chiffres (…) sont faux ». L’ex-PDG du groupe Vivarte ajoute : « Le document présenté est erroné et ne correspond pas à mes indemnités de départ. » L’intéressé ne précise pas, toutefois, quel est le véritable montant de ces indemnités ni comment il faut interpréter le document en question, dont Le Parisien publie un fac-similé que l’on peut consulter ci-dessous :

                               (Cliquer sur le document pour l’agrandir)

Or, face à ce séisme social et ce tas d’or offert au PDG écarté, comment a réagi le gouvernement ? A-t-il sommé Vivarte d’en revenir à un comportement plus responsable ? Entend-il se donner les moyens de sanctionner d’une manière ou d’une autre les entreprises qui se comportent de la sorte ? Nenni ! Il suffit d’écouter Emmanuel Macron (à partir de 16’04’’), qui était invité ce jeudi matin de RTL, pour comprendre qu’il n’en sera rien.

En résumé, le ministre a certes décerné un mauvais point au groupe Vivarte – que le Medef se rassure : sans trop élever la voix ! –, mais il s’est empressé de faire comprendre que cela n’avait strictement aucune gravité et que le gouvernement n’en tirerait aucune conséquence : « L’État ne va pas s’immiscer, je ne vais pas faire une loi pour le patron de Vivarte. »

Ben voyons ! Faire une première loi pour apporter 42 milliards d’euros aux entreprises ; et puis en faire une autre, pour leur apporter encore 2,5 milliards de plus : tout cela est normal ! Mais prendre des mesures pour protéger les salariés ou d’autres pour contenir la boulimie de certains grands patrons ? Vous n’y pensez pas !

Ainsi le gouvernement socialiste travaille-t-il aujourd’hui avec le Medef. Pis qu’à genoux devant lui, chaque jour un peu plus aplati…

Une belle conférence, un bon débat avec Laurent MAUDUIT

Une belle conférence, un bon débat avec Laurent MAUDUIT

Une belle conférence, un bon débat avec Laurent MAUDUIT

Près de soixante-dix personnes avaient répondu à notre invitation pour écouter Laurent MAUDUIT présenter son livre « À tous ceux qui ne se résignent pas à la débâcle qui vient » et soutenir sa thèse selon laquelle l’oligarchie social-démocrate au pouvoir depuis 2012 nous conduit sciemment à une défaite certaine, le pire étant que ses adversaires de droite n’y seront pas pour grand-chose.

Au cours du débat qui a suivi de nombreux sujets ont été abordés avec une dominante touchant à la nécessité de refonder la démocratie, par des initiatives d’en bas.

N’est-ce-pas la vocation que s’est donnée OSONS ! ?

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Comprendre la réforme territoriale en cours : En saisir les enjeux !

Comprendre la réforme territoriale en cours : En saisir les enjeux !

RÉUNION D’INFORMATION – JEUDI 19 MARS 2015

 

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Le gouvernement a entrepris en 2014 des réformes visant à transformer l’organisation territoriale de la République avec l’objectif de baisser les dépenses publiques. La loi prévoit de concentrer l’essentiel des pouvoirs entre les mains des régions et des intercommunalités, en limitant ceux des départements et des communes.

Des mesures comme la disparition des départements ont été en discussion, pour l’instant elle n’est pas retenue par la loi, mais les interrogations restent nombreuses, durant une année d’élections départementales et régionales.

Selon le gouvernement il s’agit pour les collectivités françaises de ‘’rivaliser avec les collectivités comparables européenne ! En fait, c’est la compétition entre territoire qui s’organise.

Mais qu’elle est la place des citoyens dans ces décisions ? Qui va en faire les frais?

Dans sa vocation d’éducation populaire, l’association OSONS ! propose

une réunion d’information- débat sur

LA REFORME TERRITORIALE ET SES ENJEUX,

JEUDI 19 MARS à 20h,

salle du comité de quartier de la gare, 37, rue d’Alsace à  Saint-Malo

Contestons le tarif 2015 de l’eau à Saint-Malo – REUNION PUBLIQUE le 24 FEVRIER

Contestons le tarif 2015 de l’eau à Saint-Malo – REUNION PUBLIQUE le 24 FEVRIER

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Chaque usager de la Régie Malouine de l’Eau peut nous aider pour faire triompher l’équité en se joignant à notre recours devant le tribunal administratif.

Pour ce faire, téléchargez le document ci dessous, complétez  et retournez nous le d’urgence, avant le 26/02

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Une bonne soixantaine de personnes ont participé à cette réunion publique du 24 février.

Après une présentation détaillée de la démarche juridique entreprise par OSONS ! pour obtenir devant le Tribunal Administratif l’annulation de la tarification 2015 de l’eau à Saint-Malo, un riche débat s’est instauré.

Plusieurs dizaines de personnes se sont jointes au recours qu’Osons ! va déposer dans les jours à venir.

La réunion s’est cloturée après examen et commentaires de plusieurs factures d’eau, amenées par des particuliers. Cet exercice ne peut que nous conforter dans notre action, tellement le caractère inéquitable de la tarification saute aux yeux dès lors qu’on entre dans le concret des factures…

 
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PLUS DE 80 PERSONNES A LA REUNION SUR L’ASSAINISSEMENT ET LA TARIFICATION DE L’EAU

PLUS DE 80 PERSONNES A LA REUNION SUR L’ASSAINISSEMENT ET LA TARIFICATION DE L’EAU

DSC06389Plus de 80  personnes ont participé, ce jeudi 22 janvier à la réunion publique, coorganisée par OSONS ! et le collectif malouin de l’eau.

Dans une ambiance très studieuse, les participants ont écouté avec intérêt les exposés sur la problématique du mode de gestion de l’assainissement et la façon opaque dont la municipalité envisage de déléguer le service à un opérateur privé. C’est du moins ce que conclut le rapport très succinct établi par les services municipaux et diffusé aux associations membres de la Commission Consultative des Services Publics Locaux, appelée – dans l’urgence – à émettre un avis sur le mode de gestion du service public d’assainissement.  Cette façon de procéder élude toute possibilité d’établir un bilan public technique et financier de l’activité du délégataire sortant (Véolia) et masque une singulière réalité, les résultats très défavorables des coûts répercutés aux usagers de Saint-Malo comparativement à d’autres villes de même importance.

C’est pourquoi un grand nombre de participants ont décidé de signer une adresse aux élus (voir ci dessous le texte signé par 57 citoyen-nes malouin-es présent-es à la réunion) les invitant à surseoir à toute décision et à engager le débat démocratique avec les usagers. Cette adresse sera communiquée très rapidement au maire et aux différents groupes politiques du Conseil Municipal  et portée aux élu-es le 29 janvier prochain.

S’agissant de la tarification de l’eau potable, la présentation a consisté à rappeler l’inéquité du système maintenu et appliqué par la Régie Malouine de l’Eau (RME) et à dénoncer le principe qui a été retenu pour la détermination des tarifs 2015, lesquels aggravent encore le transfert de charges au détriment des “petits” consommateurs et au profit des “gros” usagers. A été annoncée la décision d’engager une procédure devant le tribunal administratif visant à obtenir l’annulation du tarif 2015.

Lors du débat qui a suivi les présentations, de nombreux citoyen-nes ont pris la parole pour témoigner, s’informer ou obtenir des précisions.

Au total, une belle réunion populaire qui ne peut que nous motiver à poursuivre et à amplifier le combat pour un service public de l’eau transparent et équitable.

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Saint Malo le 22 janvier 2015

ADRESSE AUX MEMBRES DU CONSEIL MUNICIPAL DE SAINT-MALO

Vous êtes élu-e- municipal-e de Saint Malo et vous allez devoir vous prononcer lors de la réunion du Conseil Municipal du 29 janvier 2015 sur le choix de la gestion du service de l’assainissement de la ville: soit la reconduction d’une Délégation de Service Public (DSP) à une entreprise privée, soit le passage à une Régie publique.

Lors de la réunion publique organisée le 22 janvier par le Collectif Malouin de l’Eau et l’association Osons, nous avons montré la nécessité qu’il y avait, avant toute prise de décision, d’organiser un vrai débat citoyen en fournissant au préalable des éléments tels que  :

  • le bilan technique et financier du délégataire actuel (Véolia)

  • des éléments comparatifs avec des villes de même importance les unes en DSP les autres en régie.

Nous considérons donc que les conditions nécessaires à une prise de décision éclairée ne sont pas réunies et nous vous demandons:

  • de surseoir à toute décision le 29,

  • d’organiser un débat contradictoire avec la population et les associations.

SUIVENT LES 57 SIGNATURES

ASSAINISSEMENT – EAU POTABLE à SAINT-MALO : RÉUNION PUBLIQUE

En plein accord avec le Collectif de l’eau, notre association organise une

RÉUNION PUBLIQUE, JEUDI 22 JANVIER 2015 à 20h

MAISON DES ASSOCIATIONS

Deux thèmes seront abordés à cette réunion:

– la tarification 2015 de l’eau potable votée par le Conseil d’Administration de la Régie Malouine de l’Eau

– la concession du service d’assainissement à Véolia prenant fin en février 2016, le conseil municipal de Saint-Malo va délibérer dans quelques jours, sur la base d’un bilan technique et financier, sur le mode futur de gestion de ce service. Sauf que le bilan établi par une société de conseil n’a été diffusé qu’aux élu-es que ces tous derniers jours et qu’aucune consultation des associations et citoyen-nes n’a été faite ni même prévu. Connaissant les penchants déclarés de l’équipe municipale pour la gestion privée, on ne peut que redouter qu’un choix en faveur d’une nouvelle délégation de service public soit fait dans la précipitation.

télécharger le tract d’appel à la réunion

Osons et collectif eauassaini encours v2

Beaucoup, beaucoup de monde, pour CHARLIE, pour la liberté d’expression, la laïcité, la fraternité …

Beaucoup, beaucoup de monde, pour CHARLIE, pour la liberté d’expression, la laïcité, la fraternité …

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La presse parle de 15.000 personnes au rassemblement de Saint-Malo. Cela nous paraît beaucoup…mais peu importe. C’était incontestablement un rassemblement et une marche réussis, où chacun a pu venir avec ses options et a pu partager celles des autres.

Nous avons affiché les nôtres sans aucun reproche ou agressivité.

DSC06322Laicite fraternité

 

OSONS! APPELLE A PARTICIPER AU RASSEMBLEMENT DE DIMANCHE 11 JANVIER 2015 à 11h, porte Saint-Vincent

OSONS! APPELLE A PARTICIPER AU RASSEMBLEMENT DE DIMANCHE 11 JANVIER 2015 à 11h, porte Saint-Vincent

Osons pour charlie

Suite à l’attentat contre l’hebdomadaire Charlie-Hebdo et dans la continuité du rassemblement qu’elle a initié le 8 janvier à Saint-Malo, l’association OSONS ! participera et appelle la population de la région malouine à participer au rassemblement organisée à

SAINT-MALO, DIMANCHE 11 JANVIER à 11h, Porte Saint-Vincent

 avec la volonté d’exprimer et de faire partager, sans exclusive et dans l’unité,

  • son indignation face à l’attaque portée à la liberté d’expression et de la presse,
  • son refus de l’irruption de la barbarie et la progression de la haine dans notre société,
  • son opposition à tout amalgame entre cet acte barbare et l’immense majorité des musulmans et étrangers qui vivent avec nous.

Charlie Hebdo: 500 personnes au rassemblement initié par Osons!

Charlie Hebdo: 500 personnes au rassemblement initié par Osons!

Ce jeudi 8 janvier à 18h, nous nous sommes retrouvés – à l’appel d’Osons ! – plusieurs centaines sur le parvis de la médiathèque, face à la gare.

Ce fut un rassemblement plein d’émotion mais aussi très dynamique et très combatif marqué de bout en bout par un fil rouge: l’affirmation et l’attachement à la liberté d’expression.

Une dizaine de personnes, représentant ou non des associations ou organisations,  ont pris le micro pour faire part de leurs sentiments, apporter un témoignage à propos de leur proximité avec les victimes de l’attentat ou encore pour souligner les risques d’amalgames que fait courir ce crime à la société française.

Un rassemblement utile, qui au delà du temps de l’émotion et de la compassion, permet de réfléchir à l’impérieuse nécessité de l’engagement pour consolider et faire triompher les valeurs de fraternité et de laïcité.

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ATTENTAT CONTRE LE SIÈGE DE CHARLIE-HEBDO

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Suite à l’attentat, perpétré ce jour au siège de Charlie-Hebdo, où 12 personnes ont perdu la vie et une dizaine d’autres ont été gravement blessés, l’association OSONS ! appelle la population de la région malouine à se rassembler à

SAINT-MALO, JEUDI 8 JANVIER à 18h, sur le parvis de la médiathèque (face à la gare SNCF) afin

  • de marquer son indignation face à l’attaque portée à la liberté d’expression et de la presse,
  • de refuser l’irruption de la barbarie et la progression de la haine dans notre société,
  • de s’opposer à tout amalgame entre cet acte barbare et l’immense majorité des musulmans et étrangers qui vivent avec nous.

OSONS !

Saint-Malo, le  7 janvier 2015

Hommage à René Vautier

Hommage à René Vautier

aures2René Vautier est mort !

Nous regrettons la disparition de cet homme qui a toujours su choisir son camp, et tenons à  lui rendre hommage.

En mars dernier, il avait apporté son soutien à la liste “OSONS Franchement à Gauche!” lors de la campagne des municipales à Saint Malo. Nous voulons rappeler ici l’importance du message que représente son engagement, sa vie : Ne jamais se soumettre à l’ordre d’un monde injuste, être toujours du côté de l’opprimé, combattre le colonialisme et le racisme. Ce sont ces mêmes principes qui nous animent.

Aujourd’hui, les combats de René Vautier restent terriblement d’actualité. Les inégalités sont accrues par les politiques libérales  et sont revenues au niveau de 1913 ( « Le capital au XXI siècle » T Piketty). La censure est bien plus insidieuse que celle qu’eut à subir l’auteur d’ « Octobre à Paris » ou  « Avoir vingt ans dans les Aurès » tant la pensée dominante est seule présente dans les médias.

Comme René Vautier , ne lâchons rien !

Osons !