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Capteurs : encore une vérification positive

Au fil des mois, nous nous sommes habitués à la lecture des capteurs de particules fines qu’OSONS! a installés à Saint-Malo. Nous nous sommes également habitués aux septiques, ceux qui pensent qu’une association citoyenne ne peut fournir de chiffres fiables et en particulier sur la qualité de l’air.

Notre dernière vérification

Parce que notre démarche est sérieuse, nous rappelons que nos capteurs sont du même modèle que ceux qui couvrent l’Europe entière et dont les résultats sont traités et rendus publics par un intermédiaire unique, LUFTDATEN, pour des centaines, voire des milliers de capteurs.

Et parce que nous sommes rigoureux, nous prenons la peine de vérifier régulièrement que les résultats de nos mesures sont cohérents avec la référence que constitue AIR BREIZH pour les institutions. Celle-ci est l’une des 19 associations de surveillance de la qualité de l’air en France, agréées par le Ministère de l’Environnement.

graphique 1

Pour cela nous comparons, régulièrement pendant quelques heures les relevés de nos capteurs aux résultats de celui d’Air-Breizh situé dans le cimetière de Rocabey.

Cette fois encore les graphiques montrent que si les valeurs diffèrent par capteur en fonction de leur emplacement, elles sont cohérentes. Les valeurs affichées par les capteurs d’OSONS ! et celui d’Air-Breizh sont proches en général.

En revanche, deux points restent étonnants. Ils montrent la différence de prise en compte des pics par les capteurs d’OSONS ! et le capteur d’Air-Breizh :

  • La nuit du 12 avril 2020 au 13 avril 2020 le capteur d’OSONS! situé à l’Espérance Cottages affiche des valeurs importantes 3 à 4 fois supérieures au capteur d’Air Breizh situé à 600 m (Ligne jaune, il est 3h du matin: Capteur OSONS ! 94 µg /m3, capteur Air Breizh pour 16 µg/m3). (Graphique 1)

    graphique 2

  • Ce matin 13 avril, l’ensemble des capteurs enregistrent une brusque augmentation des particules fines à partir de 7 h du matin mais seul le capteur d’Air-Breizh plafonne à  8 h alors que les capteurs d’OSONS ! continuent d’enregistrer l’augmentation. (graphique 2)

Pourquoi mettre en place nos propres capteurs ?

Une partie de la réponse est dans le constat que nous faisons à Saint-Malo. La légende d’un air pur en bord de mer grâce au vent n’est plus d’actualité, elle a pourtant servi pendant des années à évacuer les questions posées par les rejets de la Timac. Depuis que les mesures de particules fines sont publiques, il est très simple de constater que les villes côtières sont largement aussi atteintes que les autres.

Par ailleurs, avant de connaître la situation de rejet illicite d’ammoniac par la Timac, nous avions considéré qu’à des situations très diverses en matière d’odeurs en fonction des moments, du vent et des fabrications, pouvait correspondre la même diversité en matière d’autres rejets et notamment de particules fines.

Une situation qui nous donne raison !

Aujourd’hui le réseau de capteurs est complètement justifié au regard de l’importance et de la nature, partiellement connue, des rejets de la TIMAC, notamment l’ammoniac. Nous sommes fiers d’avoir été, par nos interventions continues, les déclencheurs de la question.

Comme l’indique le document récent d’AIR-Breizh (ici) : « L’ammoniac NH3 est reconnu comme un précurseur majeur des PM atmosphériques. NH3 est un gaz réactif et alcalin qui réagit avec les polluants acides… qui contribuent à la portion inorganique des PM (Particules fines) secondaires »

« Le temps de résidence de l’ammoniac dans l’air est approximativement d’une journée, les particules fines peuvent rester en suspension de 7 à 10 jours »

Tout l’intérêt de nos capteurs est de montrer les impacts  rapides, localisés et très forts dans les secteurs de dispersion des émanations des usines de la Timac. Il faut rappeler qu’au mois de novembre 2019 l’usine du port a fonctionné, 59 heures en rejetant au-dessous de la limite autorisée (50 mg/m3), 394 heures au-dessus de cette limite, dont 60 heures au-dessus de  641 mg/m3 qui représentait le pic connu pour 2018 (déjà 13 fois la limite)..

Nos observations montrent que les pics de particules fines PM 10 et PM 2.5 sont bien plus importants que le “bruit de fond des particules fines” commun aux villes soumises à la circulation et aux particules provenant des épandages agricoles, et cela est remarquable en particulier la nuit en l’absence de circulation et comme aujourd’hui après un mois de confinement.

Pour une mesure de l’ammoniac au plus près des habitants et la caractérisation des particules fines

En Europe, plus d’un demi-million de personnes meurent prématurément chaque année à cause d’une qualité de l’air dégradée, dû entre autres à des concentrations élevées en particules fines (Lelieveld et al., 2019) contre 60 000  au 12 avril 2020 par le Covid 19, c’est dire l’importance de cette question.

La récente publication d’Air-Breizh (déjà citée ici), qui porte sur la mesure des émanations  dans l’air, préconise l’utilisation d’un type de capteur mesurant l’ammoniac, l’une de nos prochaines interventions auprès de tous les acteurs institutions, Air-Breizh , gestionnaire portuaire … sera certainement de demander la mise en place  d’un matériel équivalent et pour aller plus loin la caractérisation des particules fines à Saint-Malo.

Pour continuer d’avancer et de faire pression pour un air pur à Saint-Malo :

Pour marque-pages : Permaliens.

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