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Saint-Malo : Champion des particules fines locales

Après des années d’omerta, le chemin se fait petit à petit. Notre insistance à connaître la réalité des particules fines et des odeurs qui pourrissent la vie des Malouin·e·s, finit par donner des résultats.

Dans un premier temps, la préfecture a imposé à la Timac la mesure continue de ses rejets  et cela a permis de mettre à jour des dépassements de rejets d’ammoniac 12 à 15 fois supérieurs à l’autorisation qui lui a été accordée en 2006,.

Désormais, c’est Air Breizh qui complète la panoplie des connaissances. Il y a deux ans, la commande passée par la ville, l’agglomération, la CCI et la Timac  en avait frustré plus d’un et il fallait être dans les catégories « lou ravi » où « élu » pour ne pas comprendre ses limites. Visiblement cette frustration a également été celle d’Air-Breizh puisque qu’une nouvelle étude  (le rapport, la synthèse et les annexes), en date du 30 avril 2020, vient utilement répondre à quelques questions restées en suspend.

Cette étude met en évidence un phénomène bien particulier. Saint-Malo est plus pollué en particules fines (PM10) que Rennes et  Saint-Brieuc : + 10% par rapport à Rennes + 30% par rapport à Saint-Brieuc.

On y découvre également une comparaison des écarts relatifs entre les moyennes journalières de Rocabey et les autres stations du réseau de mesures d’Air Breizh. L’écart moyen est de +10% entre Rocabey et la station avec la concentration la plus élevée (figure 45).

 

Figure 45: Écart relatif entre les moyennes journalières en PM10 de Saint-Malo Rocabey et la station avec la concentration la plus élevée du réseau de mesures d’Air Breizh

Et pour finir, Air-Breizh confirme, à sa façon, le rôle de la production locale d’ammoniac dans ces mauvais résultats :

« Par ailleurs, les émissions locales pourraient être plus importantes sur le territoire de Saint-Malo en raison de la présence au sein de la ville d’installations portuaires et d’industries qui s’ajoutent aux autres émissions urbaines. Lors de faibles conditions de dispersion, l’incidence de ces émissions sur les concentrations serait plus importante. Enfin, ces épisodes s’expliquent le plus souvent par une augmentation des ions inorganiques secondaires (nitrate, ammonium). Ils interviennent majoritairement au printemps. On peut s’interroger sur les émissions locales de gaz précurseurs et notamment d’ammoniac. Il serait intéressant d’estimer lors de ces épisodes la part des imports et des productions locales au sein des particules secondaires. »

La question de la pollution n’a pas fini de faire la une à Saint-Malo et nous poursuivons l’étude du travail d’Air-Breizh.

Outre un prochain évènement déjà engagé, si les autorités ne le font pas, nous pourrions lever un financement participatif pour faire réaliser une campagne de mesures au niveau des habitations. L’objectif, mesurer les quantités d’ammoniac dans l’air respiré et les caractéristiques des particules fines aux niveau des habitations. Le but, selon les résultats, l’engagement des autorités sanitaires sur la question de la santé publique.

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